Antoine Jean Gros

Antoine Jean Gros

UN IDÉAL ANTIQUE PRÉSERVÉ EN CORSE.

"Dans un sens plus décisif, plus profond encore que naguère, la Judée remporta une nouvelle victoire sur l'idéal classique avec la Révolution française: la dernière noblesse politique qui subsistât en Europe, celle du dix-septième et du dix-huitième siècle français, s'effondra sous le coup des instincts populaires du ressentiment .

Il n'y eut jamais sur terre une plus grande allégresse, un enthousiasme plus tapageur!


Il est vrai, dans ce tumulte, se produisit la chose la plus prodigieuse, la plus inattendue: l'idéal antique se présenta en chair et en os et avec une splendeur inouïe devant les yeux et la conscience de l'humanité,  et, une fois encore, plus fort, plus simple, plus pénétrant que jamais, en face du vieux mot d'ordre mensonger du ressentiment pour la prérogative du plus grand nombre, en face de la volonté d'abaissement, d'humiliation, de nivellement, de régression et de déclin de l'homme, retentit le mot d'ordre contraire, terrible et enchanteur, de la prérogative du petit nombre!


Comme une dernière flèche indiquant l'autre voie, apparut Napoléon, homme le plus singulier et le plus tardif qu'il y eût, et en lui le problème vivant de l'idéal aristocratique en soi - que l'on médite sur le problème que ce fut:

Napoléon, cette synthèse de l'inhumain et du surhumain…"

Extrait de "La Généalogie de la Morale" de Friedrich Nietzsche.

Photo : Antoine Jean Gros

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