LETTRE DE BONAPARTE À COLONNA de CESARI-ROCCA.
LETTRE DE BONAPARTE À COLONNA de CESARI-ROCCA.
Lettre autographe signée à Pierre-Paul Colonna de Cesari Rocca.
Bonifacio, 14 mars [1793].
« Je pars cette nuit pour Ajaccio car ma présence est inutile ici et que je me trouverai de plus à portée d’avoir les nouvelles des commissaires enfin de pouvoir conseiller à mes camarades le parti qu’ils doivent prendre.
Je n’ai point reçu de nouvelles intéressantes.
L’on espère en France que Maestrich sera pris dans 15 Jours.
Cette place est la clef de la Hollande.
Si ces espérances se réalisent, nous serions maître de la Hollande dans un mois.
J’attend de vos nouvelles, je pense que vous feriez bien de m’écrire en droite ligne par la poste, je verrais de travailler à éclairer l'opinion d'Ajaccio sur les affaires du moment, surtout sur notre expédition.
Vous me continuerez votre amitié, j’en ai pour garant les sentiments qui m’animent à votre égard.
Buonaparte Bonifaccio le 14 mars.
Au citoyen Cesari. »
C’est lors de l'expédition de la Maddalena en Sardaigne sue Bonaparte connut son baptême du feu, comme lieutenant-colonel des volontaires corses dans la Garde nationale.
Dans le cadre de la guerre menée contre le roi de Piémont-Sardaigne, il avait été décidé d’organiser un débarquement dans le Sud de l’île, sous l’autorité de l’amiral Truguet et du général de Casabianca.
L’amiral Truguet confia le commandement d’une diversion au Nord sur les îles de La Madeleine (La Maddalena) à Pierre-Paul Colonna de Cesari-Rocca, avec Napoléon Bonaparte à la tête de l’artillerie.
Partie de Bonifacio le 20 février 1793 l’expédition atteignit les îles de La Madeleine deux jours plus tard mais échoua dans ses objectifs en raison de l’insubordination des équipages de marine.
Bonaparte se justifia de cette « honteuse expédition » dans une lettre envoyée de Bonifacio simultanément à Paoli, à un général et au ministre de la Guerre le 2 mars 1793, pointant la défection de la corvette La Fauvette à bord de laquelle se trouvait Colonna de Cesari Rocca :
« Nous avons fait notre devoir , et les intérêts comme la gloire de la République exigent que l’on recherche et que l’on punisse les lâches ou les traîtres qui nous ont fait échouer ».
Provenance : Collection du Docteur Guy Godlewski, ancien président du Souvenir Napoléonien.