LES MURS EN PIERRES SÉCHES DE NOS ANCIENS.

LES MURS EN PIERRES SÈCHES DE NOS ANCIENS.

C’est solide, c’est utile, c’est économique, c’est écologique, c’est beau, c’est notre patrimoine, c’est un pan de notre culture.

Et c’est en train de disparaitre, jour après jour.

Emportée par la pluie, défoncée par les vaches, vaincue par le parpaing, l’oeuvre en pierres sèches de nos ancêtres vit une lente agonie.

La pierre sèche, c’est ce qui a permis à nos ancêtres d’implanter, sur un territoire difficile, un système agricole remarquable.

Elle est le symbole d’une conception pragmatique de l’environnement : ceux qui ont construit ces murs l’ont fait pour survivre.

Pas pour faire joli ou par passion pour le développement durable.

’empêche, c’est beau et c’est respectueux de l’environnement.

Mais nos ancêtres habitaient le territoire, alors que nous ne faisons que l’occuper.

Eux pratiquaient l’écologie, la vraie : celle qui fait manger les hommes, façonne le paysage, et y favorise la vie.

La pierre sèche, c’est aussi ce qui nous relie à tous les peuples de montagnards de la planète.

On retrouve de telles constructions jusqu’en Chine.

Et en même temps, le résultat est unique, parce qu’il n’y a pas deux pierres identiques.

Toute cette oeuvre disparaît, et ça finira par nous coûter très cher : à mesure que le réseau de murs de soutènement qui modelait nos pentes se dégrade, nous perdons nos sols et leur capacité à absorber les précipitations.

Résultat : plus de ruissellement, moins d’eau souterraine.

Inondés l’hiver, asséchés l’été.

Les sources aussi disparaissent avec les murs.

Nous qui nous targuons de baser notre développement sur le tourisme, nous ferions bien de nous interroger sur ce que viennent chercher chez nous nos visiteurs.

Du soleil, la mer, sans doute.

Mais ils ne viendraient pas si nombreux en Corse (il y a moins cher pour se faire bronzer le cul) s’ils n’y cherchaient pas autre chose.

Cet autre chose que nous détruisons année après année à coups de bulldozer.

Les murs de pierres sèches sont aussi d’excellents ouvrages de prévention de l’incendie : ils ralentissent la progression des flammes, peuvent même la stopper.

Un réseau cohérent de murs de pierre en bon état et de pare-feux classiques serait probablement la meilleure des préventions.

Depuis quelques années, on assiste à un regain d’intérêt pour la technique.

Une technique accessible à tous : des pierres, en Corse, on arrive encore à en trouver.

On n’est pas obligé de commencer gros : deux ou trois rangées de pierres bien placées font déjà leur effet.

Et contrairement aux apparences, les murs de soutènement ne sont pas les plus difficiles à réaliser.

 

Source : 1000 idées pour la Corse.

 

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