Photo M.-S. V.-A.Corse Matin.

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QUARTIER MILITAIRE D'ÎLE ROUSSE.

"La tour a été construite au XVIIe siècle, elle appartenait aux Fabiani du palazzu de Monticellu et faisait office de magasin à grain.

En 1769, Louis XV fait de la ville une place de guerre et la tour devient un magasin à poudre."

Il est alors gardé par un sous-officier appelé "porte-consigne".


Dans un manuscrit rédigé en 1834, l'abbé Don Antonio Orticoni relate ce riche passé, dont l'événement marquant reste l'explosion de la tour le 2 août 1778.

Le drame surviendra neuf ans plus tard. L'abbé le relate ainsi :

"La tour située dans le quartier près du môle était le théâtre d'un incessant va-et-vient.

Quand la foudre s'est abattue sur la poudrière, les fûts de poudre ont explosé, tuant cinq hommes et une femme enceinte et faisant de nombreux blessés.

Au nombre des victimes, le prêtre Luigi Cruciani de Curbara et deux habitants de Santa Riparata, Domenico Battestini et Bernardino Fondacci.

Après l'accident, la cité fit la promesse de célébrer le 2 août chaque année."

Une promesse qui perdurait au moment de l'écriture du manuscrit.

Autre élément clé de l'histoire militaire, la caserne Ambert a commencé à être bâtie par Pascal Paoli en 1765, sous la direction d'un contremaître de Calabre.

Lorsque les troupes françaises prennent possession de la ville le 17 mai 1769, le chantier n'est pas terminé.

Les Français reprennent rapidement les travaux et la caserne sera achevée en 1772.

 

Elle était occupée par les soldats Suisses du régiment de Salis jusqu'au Premier Empire.

"Sous Napoléon, c'est un autre corps qui s'est installé à L'Île-Rousse, le bataillon colonial.

Il était essentiellement composé de soldats recrutés aux Antilles.

Il y eut beaucoup de déserteurs pendant cette période".

La construction des remparts a elle aussi commencé en 1765 sur décision de Pascal Paoli.

"Les remparts avaient été endommagés par des tirs d'artillerie pendant la révolution.

Le premier renforcement a eu lieu en 1792, quand sont percées les deux portes de la cité, la porta suttana, qui donnait sur les padule à l'emplacement de l'actuel fronton du marché couvert, et la porta suprana, dont des vestiges subsistent place Santelli.

En 1796, le Général Miot donne pour instruction de les reconstruire avec le produit des douanes de l'Île Rousse.

Quelques mois ont suffi, et en 1797 les remparts sont complètement refaits."

La place de guerre sera démontée à la fin du XIXe siècle, et les remparts détruits pour permettre l'extension de la ville.

En 1939, la ville connaîtra toutefois un nouvel épisode militaire : elle sera mise sous le commandement du chef d'escadron de gendarmerie Cyprien Dupuy.

"Pour l'anecdote, comme le commandant d'armes n'avait pas de bureau sur place, celui-ci était situé place Paoli à côté du café des platanes."

Ce passé militaire est aujourd'hui un élément important du patrimoine lisulanu.

La caserne est devenue mairie et la tour a désormais pour mission de jouer son rôle parmi les symboles de la ville.

 
Source : Corse Matin :
Jean-Christophe Orticoni, historien et propriétaire du manuscrit de son aïeul.
Photo M.-S. V.-A.Corse Matin.

 

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