DITE TRENTA TRE. LES CORSES QUI ONT MARQUÉ L'HISTOIRE DE LA MÉDECINE.
DITE TRENTA TRE.
LES CORSES QUI ONT MARQUÉ L'HISTOIRE DE LA MÉDECINE.

Ils (et elle) sont corses, souvent exilés.

Ils (et elle) ont marqué l’histoire de la médecine.

Petite sélection, non exhaustive, d’insulaires qui ont considérablement fait bouger les lignes.

Francine Leca

Elle est la première femme à être devenue chirurgien cardiaque en France.

Pionnière de cette discipline en pédiatrie, Francine Leca est également à l’origine de la création de Mécénat Chirurgie cardiaque, co-fondée en 1996 avec Patrice Roynette, qui permet à des enfants souffrant de malformations cardiaques dans des pays défavorisés de venir se faire opérer en France.

Originaire de Calacuccia, où est né son grand-père, Jean-André Leca, la médecin aujourd’hui âgée de 80 ans n’a plus vraiment d’attache dans le village mais, dit-elle volontiers, « un pincement au coeur » quand on évoque « la terre des ancêtres ».

Jean-Noël Angerson et Pierre-Olivier Pinelli

En 2015, le prix « John Insall Award » du nom du célèbre chirurgien new-yorkais considéré comme un des pères de la prothèse du genou est décerné à l’équipe de chirurgie orthopédique des hôpitaux Sud du CHU de Marseille (APHM).

C’est la première fois qu’une telle distinction est attribuée à la France.

Cette reconnaissance, internationale, couronne l’équipe du Pr Jean-Noël Argenson, dont la mère, l’épouse, et les beaux-parents sont corses.

Un chirurgien qui aime que la famille se retrouve « dans notre petit village de Balagne », Lama où il est fier d’avoir convié ses confrères américains ou européens.

Dans son équipe marseillaise, on trouve également Pierre-Olivier Pinelli (notre photo), 51 ans, chirurgien orthopédiste à l’hôpital Sainte-Marguerite, phocéen, donc, mais avec de fortes racines « dans la vallée du Cruzzini, le village de Rosazia, plus précisément.

Mon père est né à Calenzana, un de mes frères y vit toujours d’ailleurs et nous y avons un petit logement familial. »

Laurent Lantieri

On ne présente plus le chirurgien insulaire.

Un grand-père, Alexandre, sénateur de la Corse de 1937 à 1939, de fortes attaches à Ajaccio où il passait des vacances enfant, où il revient régulièrement (parfois pour y opérer).

En 2009, l’équipe du Pr Laurent Lantieri et du Dr Jean-Paul Meningaud pour la face, celle du Dr Christian Dumontier pour les mains, réalisent la première allogreffe de deux avant-bras et du visage sur un même patient.

En 2010, c’est la première greffe totale de la face et des paupières.

Laurent Lantieri transplante dans un hôpital public de Créteil l’ensemble de la face d’un donneur sur Jérôme.

Sept ans après cette première mondiale le trentenaire subira une nouvelle intervention, cette fois-ci au sein du service de chirurgie reconstructrice et esthétique à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris.

Dernièrement, Laurent Lantieri est monté au créneau dans le cadre des « implant files » en réclamant, notamment, l’interdiction de certaines prothèses mammaires.

Jean-Michel Triglia

En juillet 2008, Ange-Marie atteint de surdité depuis sa naissance en raison d’une malformation génétique est opéré au CHU Timone-Enfants de Marseille par le Pr Jean-Michel Triglia, chef du service ORL pédiatrique, originaire de Corte.

Le chirurgien réalise ainsi une première en France en implantant dans l’oreille moyenne d’un enfant un appareil jusqu’alors destiné aux adultes.

Les 14 et 15 juin 2019, le médecin sera en Corse, plus précisément à Porto-Vecchio, à l’occasion des 8es rencontres corses en ORL et chirurgie cervico-faciale dont il est le président d’honneur.

Quant à l’invité, d’honneur également : ce sera Laurent Lantieri.

Claude Griscelli

En 1975, le médecin corse (mère originaire de Cervione et père du village de Vezzani) réalise, avec succès, la première greffe de moelle osseuse pour traiter un déficit immunitaire congénital chez un enfant.

Professeur de médecine, pédiatre et immunologiste, directeur général de l’Inserm de 1996 à 2001, Claude Griscelli va travailler sur plusieurs maladies génétiques.

En 1978, le symptôme de déficit immunitaire et albinisme partiel prend ainsi le nom de « maladie de Griscelli ».

L’insulaire sera aussi, dans les années 70, le créateur d’un traitement par greffe de moelle osseuse pour les nouveau-nés présentant des déficits immunitaires (les « bébés bulles »).

Dès 1984, il décrit, avec l’équipe de Luc Montagnier, le premier cas au monde de Sida de l’enfant et démontre le passage du virus de la mère à l’enfant.

En 1990, Claude Griscelli est, également avec Jean Choussat, le créateur de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France qui oeuvre depuis, notamment au travers de l’opération Pièces jaunes, pour améliorer la vie quotidienne des enfants, des adolescents et des personnes âgées hospitalisés partout en France.

Xavier Emmanuelli

Des parents nés en Corse, des parents d’abord instituteurs qui quittent l’île pour rejoindre Paris.

C’est là que le père reprendra ses études, deviendra médecin comme le seront tous les enfants du couple, là qu’il créera après la Seconde Guerre mondiale « l’Association des médecins corses » exilés dans la capitale, poste aujourd’hui occupé par un de ses fils, Jean-Marc.

Une affaire de famille, donc, et un autre rejeton, Xavier, enfant du pays (« je ne suis qu’un petit corse sentimental » déclarait-il dans la presse il y a 10 ans) qui a joué un rôle d’importance dans la médecine, dans une certaine médecine, « l’hôpital hors les murs ».

Sur le terrain, tous les terrains. Il y aura Médecins Sans Frontières (MSF) qu’il fonde en 1971 avec 12 autres confrères puis en 1993 le Samu social de la ville de Paris, avant le Samu social International en 1998.

 

Source : Corse Matin. .
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