ANTOINE CHRISTOPHE SALICETI : député de la Corse.
ANTOINE CHRISTOPHE SALICETI : député de la Corse.
Antoine Christophe Saliceti ou Salicetti, né à Saliceto (Corse) le , mort à Naples le , est un homme politique français.
Antoine, Christophe Saliceti naît le 26 août 1757 à Saliceto.
D'une famille gibeline originaire de Plaisance et réfugiée en Corse, il fait ses études classiques chez les Barnabites de Bastia.
Reçu avocat à Pise, il s'en retourne en Corse et exerce sa profession auprès du conseil supérieur de l'île.
Le 3 juin 1789, il est élu député du tiers état aux États généraux.
Il fait voter le 30 novembre 1789, l'intégration de la Corse au royaume de France, et fait aussi rappeler en Corse, Pascal Paoli exilé en Angleterre.
Réélu à la Convention par le département de la Corse (1792), il siège avec les Montagnards.
Il vote pour la mort du roi Louis XVI.
Il est envoyé en Corse pour surveiller Pascal Paoli, jugé trop autonome par la Convention.
Mais il doit se replier en Provence en 1793, où il fait nommer Napoléon Bonaparte commandant de l'artillerie à l'armée assiégeant Toulon et aide à la répression d'une révolte à Marseille.
À la chute de son ami Robespierre, le 9 thermidor, Saliceti est dénoncé mais sauvé par l'amnistie de l'an IV.
En janvier 1796, il est nommé commissaire à l'armée d'Italie et y joue un rôle auprès de Napoléon Bonaparte.
Il contribue, en octobre 1797, à la reconquête de la Corse, et à la réorganisation des deux départements qui divisent l'île.
Il est élu député au Conseil des Cinq-Cents.
En 1798, il est en mission dans la république Ligure (Gênes).
Hostile au Coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), Napoléon l'envoie néanmoins représenter la France à Lucques (1801-1802), puis à Gênes (1805) où il fait voter l'annexion de la Ligurie à la France.
En 1806, il accompagne à Naples le nouveau roi Joseph Bonaparte et celui-ci le nomme ministre de la Police le 22 février 1806.
Le 15 avril 1807, il est aussi nommé ministre de la guerre.
Il agit à Naples en quasi vice-roi pour le compte de l'Empire français.
Malheureusement, Saliceti manifestait partout la même violence et la même rapacité.
Il était détesté et monopolisait la haine des populations placées sous son autorité.
C'est ainsi que son palais, à Naples, fut détruit par une bombe, dans la nuit du 20 janvier 1808.
Attentat organisé par le prince de Canosa (commandant sicilien dans l'ile de Ponza).
Saliceti en fut fortement commotionné.
Confirmé par le nouveau roi Joachim Murat, en octobre 1808 il lui donne son unique succès militaire, la prise de Capri, que Saliceti a préparée avec son réseau d'agents secrets et de contrebandiers corses (notamment Antoine Suzarelli).
Le 20 janvier 1809, il démissionne du ministère de la guerre par ordre de Napoléon, qui le rappelle à Naples.
Envoyé à Rome comme président de la commission de réforme administrative des territoires ex-pontificaux annexés au Grand Empire, en juin il revient à Naples menacée par l'expédition anglo-sicilienne d'Ischia et Procida.
Il meurt peu après à Naples, le 23 décembre 1809, à 52 ans, dans des conditions mystérieuses.
Le 20 décembre, il dînait chez le préfet de police, le Génois Antonio Maghella (dont il avait surpris les contacts avec les contrebandiers et les brigands du royaume de Naples), lorsqu'il fur pris de violentes douleurs à l'abdomen qui l'obligèrent à rentrer chez lui.
Les médecins appelés à son chevet ne purent rien faire.
Dès que la nouvelle de sa mort fut connue, tout Naples parla d'empoisonnement.
Sa fille eut beau démentir, en assurant qu'il avait succombé à une maladie constatée depuis longtemps (coliques néphrétiques) et l'autopsie aboutira aux mêmes conclusions, les Napolitains continuèrent de penser autrement.
Aujourd'hui, les historiens rejettent la thèse de l'empoisonnement, mais les faits sont encore obscurs (Jean Defranceschi).
Napoléon a dit de lui :
« Saliceti, les jours de danger, valait cent mille hommes ! ».
Il est le gendre de Pierre-Jean-Thomas Boerio et de Marie Catherine Arrighi de Casanova.
Source : Wikipédia et napoleon.org.