La société corse à travers les visites apostoliques XVIe-XVIIIe siècle
Les sources pour l’étude de la société corse des XVIe-XVIIIe siècles sont le plus souvent dispersées dans des fonds variés.
Aussi, l’ensemble cohérent des quatre visites apostoliques menées dans l’île à cette époque est spécialement précieux pour la recherche en histoire sociale comme pour la mise en valeur et la conservation du patrimoine.
Ordonnées par le Saint-Siège, à la différence des visites pastorales effectuées par l’évêque du diocèse, leurs comptes-rendus sont un poste d’observation des changements sociaux et culturels liés à la Contre-Réforme.
Les visites apostoliques sont en effet un des plus puissants instruments de contrôle employés pour la mise en œuvre des réformes du Concile de Trente (1545-1563).
Celles que nous publions sont conservées à Rome à l’Archivio Segreto Vaticano et à la Bibliothèque Casanatense.
En quoi consiste une visite ?
Le visiteur, un évêque étranger aux diocèses visités, muni d’un formulaire qui encadre son action, inspecte l’église du lieu et son mobilier, le cimetière, s’inquiète de l’instruction et du mode de vie du curé, de certains conflits en cours, des finances de la paroisse, des legs pieux, et aussi bien de la population du village et de certaines pratiques rituelles.
Quelquefois, il s’intéresse aux couvents, souvent franciscains ou servites.
Bien sûr, toutes les visites ne sont pas aussi complètes, les sources couvrant certains diocèses ou certains villages ayant disparu, mais certaines offrent parfois une richesse de détails inattendue.