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Corse Images et Histoire

STRUCTURE GÉNÉTIQUE DE L'ITALIE.

STRUCTURE GÉNÉTIQUE DE L'ITALIE.

STRUCTURE GÉNÉTIQUE DE L'ITALIE.

Par Bernard Sécher.

L'Italie est un pays intéressant tant par la génétique que par l'histoire.

Metternich en 1847  :

"l'Italie c'est seulement une expression géographique."

La péninsule fut unifiée par le Piémont après deux décennies, mais la phrase de Metternich reste actuelle jusqu'à les nos jours.

Il y n'a pas un peuple italien mais une multitude de groupes ethniques et culturels, souvent avec une propre histoire individuelle depuis l'antiquité.

En chaque cas l'Italie fut habitée depuis le Néolithique: agriculteurs de l'est voisin, tribus italiques, Liguriennes, Étrusques, Phéniciennes, Grecques, Celtes, Goths, Lombardes, Byzantines, Francques, Normandes, Souabes, Arabes, Berbères, Albanaises, Autrichiennes et beaucoup d'autre encore.

Toutes ont donné leur empreinte génétique sur les populations des régions où elles s'étaient établis.

Cette page tâche d'identifier leurs marqueurs génétiques en utilisant les groupes du chromosome Y qu'ils sont transmis inchangés pratiquement de père en fils.

PALÉOLITHIQUE ET NÉOLITHIQUE.

L'Europe a été habitée par l'homme moderne d'au-delà 40.000 ans. 

La grande partie du Glaciaire, ils vivaient comme nomades chasseur-ramasseurs en petites tribus.

Il dura  approximativement 26.500 à 19.000 ans, une grande partie de l'Europe septentrionale et centrale était couverte des glaces et virtuellement ère inhabitable pour les humains.

L'Italie fut un refuge tempéré pour les hommes de Cro-Magnon.

Il y a quelques lignages rescapés patriarcaux des Cro-Magnon en Italie.

Ils pourraient être venu par autres parties de l'Europe, en particulier avec les Celtes.

La tribu grandit et se divisa, une partie atteignit l'Italie occidentale et la Méditerranée occidentale, pendant que l'autre alla à l'est des Balkans.

 

La population Italienne a un plus haut niveau de variabilité génétique comparé à d'autres pays Européens.

Ceci est dû d'abord à l'isolation géographique de certaines régions montagneuses et ensuite à des changements démographiques initiés par des événements historiques comme par exemple la longue histoire de l'empire Romain dont le déclin s'est accompagné par une forte réduction de la taille de la population.

A cause de sa position centrale dans le bassin Méditerranéen, l'Italie a subi une succession complexe de colonisations et de migrations dont la signature génétique se retrouve dans la population actuelle.

Les premiers fermiers Européens descendent directement du Néolithique Égéen

Il est bien établi que le Néolithique est arrivé en Europe en provenance d'Anatolie.

Cependant la nature de sa diffusion: par migration ou acculturation a longtemps été un sujet d'intenses débats.

Les précédentes études de paléogénétique sur les derniers chasseurs-cueilleurs et les premiers fermiers ont montré un rôle dominant de la migration de populations dans la transition Néolithique en Europe Centrale et du Nord.

Cependant l'origine de cette migration dans les Balkans, en Grèce ou en Anatolie reste une question ouverte.

Les récentes datations radiocarbone montrent que vers 6600 ou 6500 av. JC., des communautés sédentaires de fermiers s'étaient établies dans le nord-ouest de l'Anatolie sur des sites comme Barcın, Menteşe et Aktopraklık, ou sur la côte ouest d'Anatolie sur des sites comme Çukuriçi et Ulucak.

L'agriculture fit son apparition environ en Orient il y a 11.500 ans.

Ces sites montrent une affinité culturelle avec le Néolithique d'Anatolie Centrale et du sud-ouest.

Les premiers sites Néolithiques Grecs comme la grotte Franchthi dans le Péloponnèse, Knossos en Crète et Mauropigi, Paliambela et Revenia dans le nord de la Grèce datent d'une période similaire.

La distribution de l'obsidienne des îles Cyclades suggère des interactions importantes depuis le Mésolithique et un Néolithique contemporain des deux côtés de la mer Égée.

Alors qu'il a été proposé que le Mésolithique Égéen a joué un rôle dans la Néolithisation de la Grèce, la présence de plantes et animaux domestiques est une bonne indication d'un Néolithique d'origine allochtone.

Diversité du chromosome Y en Corse.

La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée située à 177 km au sud-est de la Provence et 85 km à l'ouest de la Toscane.

La rareté des restes humains due aux terrains acides, rend difficile d'appréhender son premier peuplement.

L'hypothèse la plus largement acceptée est la colonisation du bloc Corse-Sardaigne à partir de la Toscane au moment des différentes périodes glaciaires.

Ainsi la première colonisation de la Corse peut remonter au Mésolithique entre 18.000 et 15.000 ans.

La preuve archéologique la plus ancienne est la sépulture collective Mésolithique de Campo Stefano située au sud de la Corse.

Elle est datée de 8940 ans.

D'autres sites Mésolithiques sont identifiés au sud-ouest à Filitosa et au sud de la Corse, ainsi qu'en Sardaigne.

Un changement démographique majeur est intervenu au Néolithique à partir du sixième millénaire av. JC.

Les restes archéologiques sont des pierres taillées et des poteries de la céramique imprimée, cardiale ou Campaniforme.

La préhistoire Corse se termine lorsque les Grecs s'installent sur l'île en bâtissant la ville d'Alalia en 565 av. JC.

Les Grecs furent suivis des Romains, des Vandales et des Bysantins.


En conclusion l'ADN du chromosome Y en Corse montre plusieurs vagues de populations.

La plus ancienne est caractérisée par l'arrivée de l'haplogroupe I2 au Mésolithique.

De profonds changements démographiques au Néolithique sont identifiés par la présence de l'haplogroupe G.

L'Âge du Cuivre voit l'arrivée de l'haplogroupe R dans l'île.

La différence de distribution des deux sous-clades R1b-U152 et R1b-U106 peut correspondre aux deux groupes de statue-menhirs érigées à l'Âge du Bronze et répartis au nord et au sud.

Le peuplement de la cité Grecque d'Alaria semble correspondre au maximum de fréquence de l'haplogroupe E1b-V13.

Concernant les relations entre la Corse et la Sardaigne, les résultats de cette étude suggèrent deux histoires génétiques différentes, bien que des similarités existent qui font échos aux similarités archéologiques entre la Corse du Sud et la Sardaigne au Mésolithique, et à la similarité des cultures Nuragique et Torréenne.

La distribution de l'haplogroupe G suggère également une continuité entre la Corse du Sud et la Sardaigne, alors que celle de l'haplogroupe I suggère une distinction.

En effet le bloc Corso-Sarde est caractérisé par un contraste climatique.

Les sédiments glaciaires en Corse du Nord suggèrent trois épisodes glaciaires, alors que ces sédiments sont absents en Sardaigne. Il est raisonnable de penser que les premiers Mésolithiques sont arrivés en Sardaigne, là où le climat est plus favorable, avant de rejoindre la Corse lorsque la température s'est adoucie.

Migration des Lombards entre la Hongrie et l'Italie du Nord.

L'Europe de l'Ouest a subi une transformation socio-culturelle et économique majeure entre la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Âge.

Cette période est caractérisée par la chute de l'empire Romain Occidental et son invasion par des populations barbares comme les Goths, les Francs, les Anglo-saxons, les Vandales ou encore les Huns.

Un de ces groupes: les Lombards, a été identifié vers l'an 500 au nord du Danube, avant de migrer en Pannonie à la frontière Austro-hongroise.

En l'an 568 leur roi Alboïn les a conduit au nord de l'Italie où ils s'installèrent jusqu'en 774.

Cet événement a été relaté par un évêque du 6ème siècle: Marius d'Avenches.

De nombreux cimetières des 6ème et 7ème siècles situés en Pannonie et en Italie contiennent du mobilier archéologique similaire et semblent correspondre à la migration des Lombards.

HISTOIRE GÉNOMIQUE DE LA SICILE ET DE L'ITALIE DU SUD.

La mer Méditerranée a joué un rôle primordial dans les migrations humaines à partir du Levant et du Proche-Orient, notamment durant le Néolithique.

Cependant des événements démographiques plus récents ont pu modifier la structure génétique des populations de Sicile et d'Italie du Sud, notamment dans les deux minorités ethnolinguistiques d'Italie: les Arberèches parlant Albanais et situés en Sicile dans la province de Palerme et en Calabre dans la province de Cosenza.

Ils ont fui l'Albanie aux 15ème et 16ème siècles, suite à l'invasion Ottomane des Balkans. L'autre minorité est constituée des populations parlant le Grec dans la province de Lecce en Apulie et dans la province de Reggio Calabria en Calabre.

Leur origine est incertaine: soit au temps des colonies Grecques, soit durant l'empire Byzantin.

Les populations Albanaises d'Italie montrent un partage récent d'ascendances avec les populations des Balkans, mais aussi un échange de gènes avec les populations Italiennes qui les entourent.

A l'inverses les populations Grecques d'Italie ne montrent pas de partage récent d'ascendances avec les populations Grecques continentales.

Ils se rapprochent davantage des populations du Sud de l'Italie et des îles Grecques.

L'arrivée de ces populations remontent donc à l'antiquité.

Elles se sont ensuite mélangées génétiquement et culturellement avec les populations voisines dans le sud de l'Italie.

De plus ces populations Grecques d'Italie ne présentent pas la composante du Sud des Balkans détectée en Grèce continentale, en Albanie et chez les Arberèches de Calabre.

Ainsi leur arrivée en Italie du Sud précède l'arrivée de cette composante dans les Balkans, probablement au début du Moyen-Âge.

Source : genealogiagenetica.it et Bernard Sécher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
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