LES CALVAIS DE SÉVILLE.

LES CALVAIS DE SÉVILLE.

Au XVIe siècle, à Calvi, les deux tiers des hommes d'une génération en état de voyager émigraient vers les Indes Occidentales.

Souvent après des étapes à Gênes ou Marseille, ils arrivaient à Séville, point de départ obligé pour le Nouveau Monde.

C'est également vers cette ville, l'une des plus riches et des plus peuplées à l'époque, que revenaient se fixer ceux qui  avaient fait fortune dans le commerce avec les Indes, qu'ils continuaient d'ailleurs de pratiquer.

Mais leur objectif premier était dès lors de s'établir socialement, de bâtir des palais somptueux, d'obtenir pour leurs descendants mâles l'admission dans un Ordre nobiliaire, de s'apparenter plus directement à la noblesse elle-même par le mariage de leurs filles richement dotées à cet effet.

Les Vincentello et les Magnara sont les deux familles - d'ailleurs parentes - les plus représentatives de cet apogée.

Le grand Juan Antonio Corzo Vicentelo (ainsi appelé à Séville) était déjà cité par le chroniqueur corse Filippini - qui se disait son cousin - comme l'homme le plus riche de la Chrétienté.

Les historiens ultérieurs ont largement repris  l'anecdote, selon laquelle le Roi d'Espagne ayant voulu lui emprunter une somme énorme, Juan Antonio demanda si Sa Majesté désirait qu'elle lui fût comptée en or ou en argent.

Don Miguel Mañara Vicentelo de Leca y Colona, (1627-1679 ), Chevalier de l'ordre  de Calatrava, Chevalier Vingt-quatre et Alcalde Mayor de Séville, réformateur de la Confrérie de la Caridad, bâtisseur de la Chapelle du même nom, et dont le procès en béatification s'ouvrit dès l'année suivant celle de sa mort.

Et pourtant, une légende  noire reprise par la littérature en a fait, avant sa prétendue conversion, un débauché, séducteur et homicide, le véritable Don Juan.

Des biographes et des chercheurs contemporains ont taillé en pièces cette légende.

Mais, outre que leurs travaux sont encore peu connus en dehors des spécialistes, la littérature corse traitant le sujet n'a pas, à notre connaissance, fait l'objet d'une réfutation.

Source : "La Corse et Don Juan : la légende noire de Miguel Mañara"

Alfredo ORTEGA
ADECEC 2001

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