LEONETTO CIPRIANI.
De 1831 à 1834, il voyagea aux Antilles, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, région du globe où sa famille avait de grands intérêts. Son père et ses oncles avaient été des intimes de Simón Bolívar, héros de l'indépendance sud américaine. Leonetto Cipriani sut montrer un grand sens des affaires et revint des Antilles avec une somme de six millions de francs-or (l'équivalent de dix-huit millions d'euros).
De son premier mariage avec une américaine de New-York, il eut un fils, Leonetto.
Aussitôt veuf (1860) et chargé d’un fils, il se sait Corse, Italien, un peu Américain mais il a été le premier Français débarqué à Alger en 1830 aux ordres de son parrain Juchereau de Saint-Denis, né au Québec!Lié à la fois aux Bonaparte, par le prince Jérôme Napoléon, dont il était intime, aux Savoie et aux Habsbourg-Toscane, il contribua à l'adhésion volontaire du Grand-duché de Toscane au nouveau Royaume d'Italie.
Il fut également un ami de Garibaldi, dont il ne partageait cependant pas l'opinion républicaine.
Il fut un farouche adversaire de Mazzini dont les idées carbonari étaient loin des siennes.
Il fut officier dans l'armée piémontaise avec le grade de colonel puis de général et participa aux guerres de l'unité italienne contre l'Autriche.
Il fut également agent de liaison entre Napoléon III et Victor-Emannuel Ier.
En 1849, il mit au jour les ruines romaines de Cecina en Toscane, situées sur son domaine.
Son indépendance financière lui permit de jouer un rôle historique sans jamais avoir à faire partie d'une coterie, ni dépendre du pouvoir en place.
Sa grande idée était l'unité italienne que seule pouvait assurer la dynastie de Savoie, la seule ayant régné dans la péninsule de façon permanente depuis le Moyen Âge.
Les Bourbons, de Naples ou de Parme, ainsi que les Habsbourg, dont il reconnaissait la bonne administration, étaient pour lui des étrangers à l'Italie.
Bien que parlant parfaitement le français, et né français, il se reconnaissait comme italien, ayant été élevé entre Pise et Livourne, où sa famille possédait palais et villas.
La signature de la Triple Alliance en 1882 fut un choc pour lui.
Il ne comprenait pas, comme beaucoup de ses compatriotes, comment le Royaume d'Italie pouvait s'allier à l'Autriche, l'ennemi de toujours.
Il se retira alors de la vie publique et vint vivre dans son château de Bellavista à Centuri en Corse.
Il a laissé des Mémoires (Aventura della mia vita), rédigées en 1876, intéressant à la fois l'histoire de l'unité italienne et la conquête de l'Ouest américain.
Source : wikimonde.com et data.bnf.fr