CONSERVATOIRE DU LITTORAL : GOLFE DE PORTO VECCHIO.
CONSERVATOIRE DU LITTORAL : GOLFE DE PORTO VECCHIO.
Du Golfe de Santa Giulia, au sud, à la tour de Fautea, au nord, cette unité littorale couvre plusieurs entités naturelles : la côte de Palumbaggia, face aux îles Cerbicale, le promontoire de la Chiappa et de la Punta di a Vara, l’embouchure du Stabiacciu et ses salines, le delta de l’Osu avec les baies de Stagnolu et de San Ciprianu, le secteur de Pinarellu, enfin l’embouchure du Cavu.
Cette région de Porto-Vecchio, très réputée pour ses plages a connu un développement économique et touristique dynamique qui s’est accompagné d’une urbanisation importante.
Néanmoins, ce développement a épargné de très beaux espaces naturels, notamment des zones humides et des embouchures de rivières ainsi que des caps rocheux et les îlots.
Enjeux : un chapelet de petites zones humides au fond de baies réputées et quelques belles portions de littoral restées naturelles.
La côte de Palumbaggia est une des plus réputées de Corse avec ses plages et ses dunes plantées de Pin parasol.
Coincées entre l’urbanisation et la mer, les petites zones humides et ces dunes perchées y conservent un fort intérêt écologique et paysager.
Plus au nord, le grand Cap de la Chiappa constitue une zone à enjeux.
De part et d’autre de la petite plage de Carataggio, la côte qui a conservé son caractère naturel sur plus de 3 km, forme un bel ensemble paysager ; avec les abords du sémaphore de la Chiappa, la côte présente un panorama spectaculaire sur le golfe de Porto-Vecchio et sur les îles Cerbicale.
Le petit marais d’Arja Vecchia est malheureusement dégradé par la route qui a été aménagée sur son cordon lagunaire, c’est néanmoins une fenêtre non urbanisée qui mériterait une protection et une réhabilitation écologique.
La Punta di a Vara, déjà grignotée de part et d’autre par l’urbanisation, reste un promontoire remarquable dans le paysage du golfe.
A proximité immédiate de la marine et du port de commerce de Porto-Vecchio, l’embouchure du Stabiacciu est une zone humide exceptionnelle avec une grande diversité d’habitats naturels et des salines aujourd’hui inexploitées.
La localisation périurbaine de cette zone humide l’expose à de fortes pressions, mais lui confère une vocation de « parc » écologique et paysager.
Le public qui fréquente les plages des baies de Stagnolu et de San Ciprianu n’imagine pas qu’il y a encore quelques millénaires, la Pointe de Benedetto et celle de Cala Rossa étaient des îles qui ont ensuite été reliées à la côte par les alluvions de l’Oso.
Aujourd’hui, ce « delta » héberge des zones humides et des cordons dunaires originaux, mais aussi une zone d’intérêt archéologique sur la colline de San Ciprianu, autant d’espaces dont la protection reste à assurer.
Dans le secteur de Pinarellu, l’urbanisation s’est développée au plus près des zones humides de Padulatu et de Padulu Tortu.
La pinède de Pinarellu est dégradée par la multiplication de commerces et la dune de Padulu Tortu est occupée par des bungalows.
La protection et la restauration de ces espaces particulièrement sensibles nécessitent désormais une reconquête volontariste.
Pressions : une importante croissance urbaine liée au développement touristique.
Restée longtemps insalubre et quasiment inhabitée, cette micro-région a connu un développement rapide avec une urbanisation importante dans de nombreux secteurs littoraux mais aussi plus en retrait vers l’intérieur des terres.
Sur le littoral, l’urbanisation s’approche souvent au plus près des milieux naturels les plus fragiles comme les zones humides et les cordons dunaires.
Fait rare en Corse, le petit marais de San Ciprianu a été transformé en marina et l’Étang d’Arasu avait commencé à faire l’objet de travaux pour un projet comparable.
La pression foncière est donc très forte, avec une flambée du prix des terrains qui ne facilite pas l’intervention foncière.
L’existence, dans cette région, d’indivisions complexes sur de grands domaines comme la pinède de Pinarellu ou les marais de l’Osu rend leur acquisition quasi impossible sinon par voie d’expropriation, comme le Conservatoire a dû s’y résoudre à Palumbaggia.
La fréquentation balnéaire impactant fortement les milieux dunaires, la gestion de l’accès aux plages est devenue une problématique particulièrement sensible tant sur le plan écologique qu’en matière de gestion du stationnement des véhicules aux abords des plages.
Le Conservatoire intervient sur une dizaine de périmètres.
Les acquisitions sur les sites d’i Pini et de Tamaricciu à Palumbaggia ont été suivies par des opérations de restauration écologique et paysagères.
Le périmètre récemment créé à l’embouchure du Stabiacciu a permis quelques premières acquisitions.
Sur les secteurs d’Arasu et de Pinarellu, des entités foncières cohérentes n’ont pas encore pu être constituées et les sites restent donc soumis à des dégradations difficiles à maîtriser.
A l’inverse, la Pointe de Capicciola, l’île de Pinarellu et le site de Fautea constituent des entités fonctionnelles bien aménagées et gérées.
L’espace marin et les îles situés en face de Palumbaggia sont couverts par la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio où le Conservatoire a acquis une des îles Cerbicale, tandis que les îlots de la Vacca et du Toro lui ont été affectés.
Les secteurs à enjeux de la presqu’île de la Chiappa et du « Delta de l’Osu » ne bénécient d’aucune protection réglementaire.
Tous les sites du Conservatoire et la Réserve des Bouches de Bonifacio sont couverts par le réseau Natura 2000.
La gestion des sites de Palumbaggia est assurée par l’Office de l’environnement de la Corse dans le cadre du Parc marin international des Bouches de Bonifacio.
Les autres sites sont gérés en régie par le Département de Corse-du-Sud..
Orientations stratégiques : préserver les zones humides et les coupures d’urbanisation existantes pour garantir un développement équilibré.
Sur la commune de Porto-Vecchio, les périmètres d’intervention pourraient être élargis sur le secteur de Palumbaggia pour préserver les dunes d’arrière plage et sur le site de l’embouchure du Stabiacciu.
Le grand promontoire de la Chiappa mérite une intervention aux abords de la plage de Carataggio, où la côte est restée très sauvage, autour du sémaphore de la Chiappa et du petit marais de Marina d’Arja Vecchia ainsi que sur la Punta di a Vara.
Aucun périmètre d’intervention n’existe encore sur la commune de Lecci de Porto-Vecchio où deux zones sont identifiées, l’une sur la Baie de Stagnolu, notamment sur les zones humides et l’autre sur le marais et la colline au sud de la Baie de San Ciprianu.
Sur la commune de Zonza, les sites d’Arasu et de Pinarellu ont vocation à être étendus sur leurs abords restés naturels, afin de conforter les coupures entre les zones urbanisées et de constituer des entités foncières plus significatives.
Des zones de vigilance sont cartographiées en amont de l’embouchure du Stabiacciu et de celle du Cavo.
L’affectation du phare de la Chiappa permettrait d’y aménager un pôle d’accueil et de sensibilisation du Parc marin des Bouches de Bonifacio.
Une intervention sur le domaine public maritime (DPM) est envisagée, à l’embouchure du Stabiacciu qui présente des zones d’accrétion.
Ailleurs, des interventions ponctuelles pourront être envisagées, si nécessaire, au droit de plages dans le cadre de projets de restauration de milieux.
Source : conservatoire-du-littoral.fr