ACHILE PERETTI.

ACHILE PERETTI.

Né le à Ajaccio, mort le à Neuilly-sur-Seine. Il est inhumé à Ajaccio.

Achille Antoine Peretti est le fils de Pierre-Toussaint Peretti, rédacteur à la préfecture d'Ajaccio et de Marie-Madeleine Venturini.

De son mariage le 9 décembre 1935 avec Julie née Papa, avocate, il a eu deux filles.

Son père, engagé volontaire lors de la Grande Guerre, tombe au Champ d'Honneur.

C'est donc comme pupille de la Nation qu'il fait ses études secondaires à Ajaccio puis à la Faculté de Montpellier où il obtient sa licence en droit et un diplôme de Médecine légale.

Avocat, attaché au parquet à Ajaccio en 1935, il passe avec succès le concours de commissaire de police en 1937.

Commissaire de police à Ajaccio, il est affecté, à la déclaration de guerre, au 19e Train des équipages.

Il obtient d'être versé à l'État-major de la 7e Région à Dijon où, en vertu de sa formation professionnelle, il sert dans le contre-espionnage.

Surpris à Troyes par l'avancée allemande, il parvient à rejoindre Dijon et se replie jusqu'à Perpignan.

Le 16 juin 1940, il essaie vainement, avec un collègue de la surveillance du territoire, d'embarquer sur un destroyer anglais ancré à Port Vendres rapatriant des troupes polonaises.

Après deux mois passés à Nice où il a gardé le contact avec le 2e Bureau de l'armée (contre-espionnage), il rejoint son poste de Commissaire de Police à Ajaccio et, refusant la défaite, entreprend aussitôt une lutte active contre le régime de Vichy.

Achille Peretti entre en contact avec le capitaine Giraud du 2e Bureau de l'Armée ; avec lui, il organise la mise en place d'agents radios destinés à intervenir en cas d'occupation de la ville par les Allemands ou les Italiens.

En octobre 1940, il rapporte de Nice des armes qui sont distribuées à Ajaccio. Il apporte notamment un fusil et des cartouches à Henri Maillot.

En avril 1941, il se fait muter à Nice où il poursuit son travail de façon efficace en liaison avec l'Intelligence Service et les service du colonel Payolle, chef du 2e Bureau.

En janvier 1942 il entre en relation avec les Forces françaises libres par l'intermédiaire de Maurice Andlauer, qu'il avait connu à Ajaccio comme directeur des Haras. Ce dernier le fait entrer au réseau de renseignements "Ali", dirigé par Roger Wybot, et signer un engagement aux FFL ; en mai 1942 il reçoit le grade de chef de mission de 2e classe.

Affecté par la Sûreté nationale à Vichy début 1942, il en profite pour "piller" les archives du gouvernement de Vichy lors de ses permanences.

Il fait bientôt une demande de mise en disponibilité pour pouvoir se consacrer entièrement à ses activités résistantes.

Suspecté, il est arrêté le 9 août 1942 et accusé de vols de documents au profit des anglais et du général de Gaulle. Faute de preuves, il est relâché et aussitôt mis en disponibilité. Achille Peretti se consacre alors presque entièrement au réseau "Ali".

Au mois d'avril 1943, il organise avec son ancien collègue, le commissaire André Dubois, l'évasion de Jacques Robert, chef du réseau "Phratrie" arrêté par la police de Vichy.

Quelques semaines plus tard, le 13 juin 1943, sous le nom de Paul Vatier, il parvient à rejoindre l'Angleterre par voie aérienne grâce au réseau "Phratrie".

En Grande-Bretagne il effectue un stage spécial et rentre en France le 22 juillet 1943 sous le pseudonyme d'Ajax, nom qui est donné au nouveau réseau de renseignements qu'il crée et dirige en zone sud ; celui-ci a pour buts essentiels de noyauter la police, saboter la répression, recueillir des renseignements économiques, politiques et militaires et préparer la police de la Libération.

"Ajax" s'étend à tout le territoire français et Achille Peretti devient ensuite le chef des sous-réseaux "Candide", "Zadig", "Micromegas" et "Stuart".

Ces réseaux se développent dans le centre de la France et créent des antennes en Autriche, en Suisse, en Hollande et en Belgique avec la complicité d'agents étrangers, recrutés dans les milieux militaires.

Appelé à Londres en janvier 1944 pour rendre compte, l'opération échoue et c'est finalement le 3 mars 1944 qu'il est évacué vers l'Angleterre par une opération aérienne, après avoir mis son organisation parfaitement au point.

En Angleterre, Achille Peretti est nommé chef de mission de 1ère classe.

Nommé le 5 mai 1944 directeur adjoint de la Sûreté nationale, chef du théâtre d'opérations zone nord, il prépare à Alger la mise en place des services de police au moment du débarquement.

Il rejoint Londres au lendemain du débarquement et remplit une mission en Normandie avant de regagner la Grande-Bretagne.

Nommé préfet de 3e classe hors cadre, il rentre à Paris le 25 août 1944 avec le général de Gaulle dont il assure la protection.

Il prend part au combat de la rue de Bourgogne et de la Chambre des Députés avec des éléments de la Division Leclerc placés sous ses ordres.

Achille Peretti occupe diverses responsabilités dans la vie économique : président du journal l'Intransigeant en 1947, de la compagnie minière de l'Est-Oubangui ainsi que de la Compagnie française du Haut et Bas-Congo, administrateur de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée.

Il est conseiller de l'Union française de 1952 à 1958.

Il est élu député UNR de la Seine en 1958 et constamment réélu sous les diverses étiquettes gaullistes (UD-Ve, UDR).

Achille Peretti est élu président de l'Assemblée nationale le , en remplacement de Jacques Chaban-Delmas, nommé Premier ministre.

Il préside cette assemblée pendant le reste de la 4e législature, jusqu’au .

Après les élections, il ne parvient pas à conserver la présidence de l'Assemblée nationale, qui échoit à Edgar Faure, mais reste député.

Il est ensuite nommé membre du Conseil constitutionnel le . Il y siège jusqu'à sa mort.

Il a été vice-président du conseil général de la Corse de 1945 à 1951, maire de Neuilly de 1947 à sa mort.

Il est notamment à l'origine des classes franco-américaines dans la ville.

Conseiller général des Hauts-de-Seine.

Il est aussi connu pour avoir été le « père politique » de Nicolas Sarkozy qui, marié en première noce avec sa nièce Marie-Dominique Culioli — mère de Pierre et Jean Sarkozy — sera son successeur à la mairie de Neuilly.

Le nom d'Achille Peretti est cité dans l'affaire Boulin, car il serait intervenu auprès de l'épouse de Robert Boulin, lui proposant des sommes d'argent contre son silence ou pour éviter qu'elle ne demande des investigations plus poussées sur le décès de son mari.

La visite d'Achille Peretti aurait été enregistrée sur cassette audio, dont des copies auraient été remises aux avocats de la famille Boulin — Robert Badinter et Jacques Vergès — qui n'ont pas fait connaître leur opinion à cet égard, d'après le procureur général de la cour d'appel de Paris.

Selon l'émission de Canal +, « 90 minutes », diffusée le 15 janvier 2002, Achille Peretti serait intervenu en tant que médiateur, en raison de son statut, au sein du RPR, de membre historique du mouvement gaulliste, acquis depuis l'époque de la Résistance.

Source : ordredelaliberation.fr et Wikipédia.

 

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