AU DÉTOUR DU CHEMIN, J'AI VU UNE CHAPELLE.

AU DÉTOUR DU CHEMIN, J'AI VU UNE CHAPELLE.


Chapelle abandonnée au coeur de la montagne,
Seul le vent aux longs pieds vient heurter, geste vain,
Sa porte, quand lassé de courir la campagne,
Implorant un asile, il joue au châtelain.

Si le brouillard veut bien ôter sa chape grise,
Simplette elle apparaît. Indifférente au temps
Qui grignote ses murs, sans jamais lâcher prise,
Muette, elle sourit - résignée, elle attend.

De rares visiteurs à travers une brèche
Jettent à l'intérieur une branche, une fleur...
Ces rameaux desséchés dessinent une crèche
Qui n'abritera plus le Fils du Créateur.

Sans ornements, l'autel espère une prière.
Les vieux bancs ont gardé la poussière des pas.
Une croix sombre et nue, un bénitier de pierre
Parlent toujours d'amour et non point de trépas.

Au dehors, trois arbres égrènent un rosaire
Avant que leurs fruits secs ne jonchent le parvis.
Le berger qui s'attarde en ce lieu solitaire
Ne sait plus à quel saint confier ses brebis.

Sa richesse, un peu d'or que l'étoile chavire,
Son ami, le soleil qui l'enlace parfois.

La cloche ne sonne plus, le silence s'étire
Sur la frêle chapelle si vivante autrefois.


Texte  : Mijo.
Tous droits réservés ©

Photo : Guy Coze.

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