MARIA-ANNA OU ÉLISA BONAPARTE.

MARIA-ANNA OU ÉLISA BONAPARTE.

 

Maria-Anna Bonaparte naît le , à Ajaccio, quatrième enfant et première fille vivante de Charles Bonaparte et de Maria Letizia Ramolino.

Les filles nées avant elle étaient en effet mortes en bas-âge.

Dès son enfance, Maria-Anna devient très proche de son frère Lucien ; c'est lui qui lui donne le surnom d'Élisa, qu'elle adopte par la suite comme prénom officiel.

Élisa, a fait ses études à la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr de 1783 à 1792, date de la fermeture de l’établissement.

Napoléon consent à contrecœur à son mariage avec le capitaine corse Félix-Pascal Baciocchi en 1797.

C’est lorsque la famille Bonaparte s’établit à Paris après le 18 Brumaire qu’Élisa devient un personnage public influent : elle tient salon chez son frère Lucien, ministre de l’Intérieur, devient l’amie du poète Fontanes et la protectrice de Chateaubriand.

Comme les autres sœurs de Napoléon, elle reçoit le titre d’altesse impériale lors de la proclamation de l’empire, le 18 mai 1804.

Lorsque l’Empereur décide en 1805 de mettre les territoires italiens sous sa coupe, il donne les principautés de Lucques et de Piombino au couple Baciocchi.

Élisa concentre le pouvoir entre ses mains, à l’exception des questions militaires qui sont la prérogative du prince consort.

Si le régime qu’elle met en place imite en tout point celui de Napoléon, elle démontre une exceptionnelle aptitude à gouverner, et sa politique s’avère d’une remarquable efficacité, aussi bien sur le plan économique qu’en matière d’instruction et d’assistance publiques.

Quand Napoléon la fait grande-duchesse de Toscane en mars 1809, après avoir détrôné la reine d’Étrurie, Élisa perd en autonomie ce qu’elle gagne en territoires.

L’Empereur ne manque jamais de lui rappeler sa vassalité :

« Vous êtes sujette et, comme tous les Français, vous êtes obligée d’obéir aux ordres des ministres ; car un mandat de prise de corps décerné par le ministre de la Police vous ferait très bien arrêter, non seulement vous, mais le premier prince de sang. »

Tandis qu'on lui demandait à Sainte-Hélène ce qu'il pensait de sa soeur Élisa, Napoléon avait répondu :

« C'était une maîtresse femme ; elle avait de nobles qualités et un esprit recommandable ; mais il n'y a pas eu d'intimité entre nous, nos caractères s'y opposaient. »

Pourtant, tous deux étaient proches, la plus âgée des filles Bonaparte s'imposant comme une grande-duchesse de Toscane respectée.

Elle sait par ailleurs tout le prestige qu’elle peut tirer de l’encouragement des arts, qu’elle apprécie sincèrement, et les met au service de son image.

La cour d’Élisa encourage les artistes tels : le sculpteur Antonio Santarelli, Tommaso Puccini, chambellan et directeur des galeries, le graveur Raphael Morghen, le peintre François-Xavier Fabre et Benvenuti,.

Élisa est l’héritière des Médicis : à la fois protectrice et inspiratrice des arts florentins, elle est en train de restaurer la grandeur passée de Florence par une politique artistique volontariste.

Princesse de Lucques et de Piombino, elle avait créé en 1807 un Comité d’encouragement à l’agriculture, aux arts et au commerce.

Grande-duchesse, elle soutient les manufactures grand-ducales et valorise le savoir-faire local en faisant restaurer, remeubler, décorer et, à l’occasion, agrandir les palais et villas de la couronne, à Lucques, Piombino, Poggio a Caiano, Poggio Imperiale, Castello, Cascina dell’Isola, Massa.


La présence insistante du marbre dans le buste d’Élisa en Polymnie comme dans la statue monumentale de Napoléon en législateur romain,  rappelle que c’est également la grande-duchesse qui a fait de la ville de Carrare le plus grand fournisseur européen de marbre blanc et le plus grand producteur de statues.

Mais se sera  un règne aussi fastueux qu’éphémère.

Élisa doit abandonner son trône le 1er février 1814, sous la menace de l’invasion anglaise.

Après une errance de plusieurs mois elle parvient à obtenir un traitement honorable de la part de son successeur Ferdinand III, rétabli sur le trône de Toscane.

Elle meurt prématurément le 7 août 1820, dans son domaine de la villa Ciardi près de Trieste.

Source : Mehdi KORCHANE dans histoire-image.org et David Chanteranne.

Photo : Pietro BENVENUTI (1769 - 1844) © Photo RMN-Grand Palais.

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