Ville d'étape, Livourne ne présente guère d'attrait, a priori, pour les Corses qui transitent par l'Italie, et se contentent le plus souvent d'évoluer autour de l'enceinte portuaire dans l'attente du bateau de retour.
Pourtant la cité a entretenu des liens étroits avec la Corse jusqu'au milieu du XIXe siècle.
Les Corses sont très présents dans l'histoire de la province de Livourne qui, certes, ne peut rivaliser aujourd'hui avec les villes les plus proches, Florence, Pise et Gênes mais offre plus d'un atout.C'est son passé qui interpelle à plus d'un titre et plus particulièrement ses relations avec la Corse.
Livourne a conservé des églises qui méritent le détour dont l'église "della Madonna" où l'on découvrira un autel dédié à la Nation corse surmonté d'un drapeau à tête de Maure.
À noter également la "Venezia nuova", et la "California", nom donné à ce quartier du sud de la ville par un Corse, Leonetto Cipriano, grand voyageur aux Amériques.
"De nombreux Corses y étaient installés, les Lorenzi, d'Angelo, Mattei, Manfredini, Franceschi, Carli, Farinole...souligne Jean-Christophe Liccia, cofondateur de l'association Petre Scritte, aujourd'hui présidée par Jean-Paul Colombani.
J'ai découvert notamment dans les archives de Florence un acte notarié concernant la vente par un marin de Centuri d'une cargaison de muscat insulaire à un armateur hollandais.On voit que la Corse n'était pas fermée sur elle-même. On a complètement perdu cette notion".
Deux familles corses, les Franceschi et les Bartoloméo possédaient des grands palazzi dans la Venise de Livourne, détruits pendant la guerre et remplacés par des immeubles modernes.
"Les Américains du Cap Corse construisaient dans l'île mais avaient leur résidence principale à Livourne.
Les Corses à Livourne étaient pour la plupart, marchands, marins ou corsaires à partir de la deuxième moitié du XVIIe.
Source Hélène Romani dans Corse Matin.
Photo : Augustin Chiodetti.