LES ORIGINES CORSES DE PAUL VALERY.

Ambroise Paul Toussaint Jules Valéry naît à Sète le 30 octobre 1871, d'un père d'origine corse, Barthélemy Valéry, vérificateur principal des douanes, et d'une mère génoise, Fanny Grassi, fille du consul d'Italie Giulio Grassi.

En 1890, sa rencontre avec Pierre Louÿs sera déterminante pour l'orientation de sa vie de poète.

Ce dernier lui présentera André Gide et l'introduira dans le cercle étroit de Stéphane Mallarmé. Paul Valéry restera fidèle à Mallarmé jusqu'à sa mort.

Il publie ses premiers textes dans la revue L'Ermitage.

Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1892, il connaît à Gênes ce qu'il décrit comme une grave crise existentielle.

Il en sort non seulement résolu à « répudier les idoles » de la littérature, de l'amour et de l'imprécision, mais aussi à consacrer l'essentiel de son existence à ce qu'il nomme « la vie de l'esprit ».

« Après quoi », ajoute-t-il en manière de boutade, « ayant consacré ces heures à la vie de l'esprit, je me sens le droit d'être bête le reste de la journée ».

La poésie n'est pas pour autant exclue de sa vie, car justement, selon Valéry, « tout poème n'ayant pas la précision exacte de la prose ne vaut rien ».

Tout au plus a-t-il vis-à-vis d'elle la même distance que Malherbe affirmant sérieusement qu'« un bon poète n'est pas plus utile à l'État qu'un bon joueur de quilles ».

Quoi qu'il en soit, Paul Valéry indique à plusieurs reprises qu'il considère cette nuit passée à Gênes comme sa véritable origine, le début de sa vie mentale.

En 1894, il s'installe à Paris, où il commence à travailler comme rédacteur au ministère de la Guerre, et où il se lie avec Paul Léautaud.

En 1900, il épouse Jeannie Gobillard (1877-1970), cousine germaine de Julie Manet (fille de Berthe Morisot et d'Eugène Manet, frère d'Edouard Manet), cette dernière épousant ce même jour Ernest Rouart.

En 1917, sous l'influence de Gide notamment, il revient à la poésie avec La Jeune Parque, publiée chez Gallimard.

Après la Première Guerre mondiale, Paul Valéry devient une sorte de « poète officiel », immensément célèbre — peu dupe, il s'en amuse — et comblé d'honneurs.

En 1925, il est élu membre de l'Académie française.

Dans le discours de réception qu'il prononce le 23 juin 1927, Paul Valéry fait l’éloge d'Anatole France, son prédécesseur, sans prononcer son nom une seule fois.

En effet il ne pardonnait pas à Anatole France de s'être autrefois opposé à la publication de poèmes de Mallarmé.

La profondeur des réflexions qu'il a émises dans des ouvrages exigeants  et sa vive curiosité intellectuelle en ont fait un interlocuteur privilégié de personnalités telles que Raymond Poincaré, Louis de Broglie, Henri Bergson, Auguste Perret, et Albert Einstein.

 
La tombe de Paul Valéry au cimetière marin de Sète.

Sous l'Occupation, Paul Valéry, refusant de collaborer, prononce en sa qualité de secrétaire de l'Académie française l'éloge funèbre du « juif Henri Bergson ».

Cette prise de position lui vaut de perdre ce poste, comme celui d’administrateur du Centre universitaire de Nice (Centre universitaire méditerranéen).

En 1942, il dédicace un de ses livres à Hélène Berr, la jeune femme se décida ainsi à écrire son journal, devenant la « Anne Frank française ».

Membre du Front national de la résistance, il meurt le 20 juillet 1945, quelques semaines après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Après des funérailles nationales à la demande de Charles de Gaulle, il est inhumé à Sète, dans la partie haute du cimetière marin.

Il repose dans le caveau de son grand-père, Giulio Grassi.

Source : wikipedia.org

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