Les fours à pain, les terrasses qui continuent de résister à la ronce et aux racines de figuiers, tout témoigne d’un passé prospère.
La fontaine du bas du village est envahie par les ronces mais coule toujours.
Désert depuis cinquante ans
Au centre du hameau, sur la placette autour de laquelle les maisons s’étagent, la chapelle Saint-Vincent a été rénovée il y a deux ans.
La petite église date du XVIIe siècle. Sobre, presque austère, elle abrite encore une statue du saint patron des vignerons.
« Muntichji, c’était un jardin.
Tout poussait : la vigne, les arbres fruitiers, les oliviers, les légumes, les noisettes », rappelle Rinatu Coti dont la famille est originaire du hameau.
« Dans les années 30, ils avaient fait venir l’électricité publique, «u lumu».
On avait même commencé à construire une route à flanc de colline, il n’en reste qu’un pont de pierre qui part de nulle part et ne va nulle part ».
Avant la seconde guerre mondiale, Muntichji était très peuplé.
« Il y avait 70 électeurs. C’est un chiffre que l’on peut multiplier par deux et demi puisque les femmes et les enfants ne votaient pas », précisent-ils.
Pas loin de deux cents habitants donc. Qui se sont réduits à deux irréductibles au début des années 60.
« Il y avait encore Cecchina, Françoise Santoni. Ma mère descendait à pied pour lui faire ses piqûres », se remémore le maire.
« Il y avait aussi Vincent Coti qui est resté l’un des derniers », complète Francine Moret.
L’âge a fini de vaincre ces deux résistants qui ont quitté le hameau pour s’installer quelques kilomètres plus loin, à proximité d’une route, dans des maisons où l’électricité et l’eau courante n’étaient pas qu’un lointain espoir.
« Il y avait de nombreuses familles, les Coti, les Leoni, les Colonna, les Casamarta, les Leccia. Les maisons leur appartiennent encore.
La plupart sont originaires de Canali. A pied, c’est plus près que de Cugnuculu. Mais certains ont des attaches à Bisinà, d’autres à Cauro ».