ÖTZI AVAIT DES ORIGINES CORSES ?

Ötzi avait des possibles origines corses.

 

Une équipe internationale a réussi à décrypter le génome d'Ötzi, l'homme conservé dans les glaces du Tyrol italien pendant 5300 ans.

 

L'homme des glaces ÖTZI avait les yeux marrons, du sang du groupe O, ne pouvait digérer le lactose, avait une prédisposition aux maladies cardiovasculaires et est génétiquement proche des populations actuelles de Corse et de Sardaigne.

Cette analyse, très difficile à cause de l'âge de la momie retrouvée dans les Alpes en 1991, a été rendue possible «par des nouvelles technologies de séquençage génétique ultra-sensibles qui ont réussi à travailler avec de très petites quantités d'ADN. 

La nouvelle étude a pour sa part réussi à décoder l'ADN du noyau, et donne donc des informations uniques sur la constitution d'Ötzi, comme la couleur de ses yeux et son groupe sanguin.

L'intolérance au lactose d'Ötzi est peut être dû au fait que l'élevage de bétail n'était pas encore très répandu en Europe, et que la capacité de digérer le lait n'était pas encore un avantage génétique pour l'espèce humaine.

La momie d'Ötzi est conservée à Bolzano (Italie). Crédits photo: Samadelli Marco/EURACLa momie d'Ötzi est conservée à Bolzano (Italie). Crédits photo: Samadelli Marco/EURAC

En comparant l'ADN d'Ötzi avec 1300 Européens actuels, les chercheurs ont trouvé que les populations qui lui sont le plus proches génétiquement vivent en Corse et en Sardaigne.

Une vraie surprise pour un habitant du chalcolithique qui est mort dans les Alpes, près de la frontière actuelle entre l'Autriche et l'Italie.

Il y a en fait deux hypothèses, explique le Dr Jacques Chiaroni. Soit l'homme des glaces est une sorte de touriste qui serait arrivé de Corse ou de Sardaigne, ou alors la mutation génétique que l'on observe dans son chromosome Y était plus fréquente au néolithique qu'aujourd'hui et a été diluée dans l'ensemble de l'Europe par d'autres populations, et on ne la retrouve plus que dans ce deux îles un peu préservées, la Corse et la Sardaigne.

 On sait notamment que cet homme était frèle, 1,59 m pour une cinquantaine de kilos, et est mort à 45 ans d'une hémorragie provoquée par une flèche reçue dans l'épaule gauche.

La raison de sa présence, aussi haut dans les Alpes, à 3200 m d'altitude reste en revanche un mystère.

Source : Cyrille Vanlerberghe.

Nature Communications .

Frank Maixner, chercheur à l'Académie européenne de Bolzano en Italie, près du musée archéologique du Tyrol du Sud.

Albert Zink, le directeur de l'Institut des momies et de l'homme des glaces à Bolzano.

Dr Jacques Chiaroni, l'un des auteurs de l'étude, chercheur à l'unité mixte Anthropologie Bioculturelle à l'Université de la Méditerranée à Marseille (UMR 7268).

Photo de couverture : Musée d'archéologie du Tyrol du Sud.

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