Napoléon, fondateur du baccalauréat.
Un baccalauréat réservé aux élites Le mot "baccalauréat" prend une toute autre signification lorsque Napoléon Ier décide d'en faire un diplôme d'entrée à l'université.
L'Empereur veut former les élites indispensables au fonctionnement du pays et, pour ce faire, en 1802, crée les lycées. Il s’inspiré d’une terminologie d’origine antique, le lycée de la Grèce ancienne.
Dans les débats qui ont précédé la réforme de l’Université en 1806, Napoléon n’a cessé de mettre en avant le modèle des congrégations enseignantes de l’Ancien Régime, en particulier les jésuites. Avec l’aide de Foucroy il les rétablit en 1808.
Au sortir de la Révolution française il n'existe en effet plus d'écoles de tous niveaux. Les écoles primaires sont repensées sous l'impulsion, notamment, de Talleyrand. On créé avec succès des écoles spécialisées, dont l’Ecole polytechnique, qui forme les militaires, ou le Conservatoire National des Arts et Métiers.
Napoléon, lui, s'intéresse essentiellement à l'enseignement secondaire, qui a pour vocation d'apporter "les connaissances premières nécessaires à ceux qui sont appelés à remplir des fonctions publiques, à exercer des fonctions libérales ou à vivre dans les classes éclairées de la société ".
C'est ainsi que sont restaurées les facultés de Droit, de Théologie et de Médecine, et qu'est créée celle de Sciences. Pour accéder à ces dernières, il faut obligatoirement être le titulaire d’une “maîtrise ès arts” dispensée par la faculté de Lettres.
C'est cette maitrise qui est nommée “baccalauréat”. C'est en effet la culture gréco-latine qui domine le champ culturel, d'où l'importance de la faculté des Lettres.
Loin de sanctionner les années d’études passées au lycée, le baccalauréat est en réalité conçu comme le premier grade universitaire, ce qu’il est d’ailleurs toujours dans les textes.
Le texte du 17 mars 1808 précise ainsi :
“16. Les grades dans chaque faculté seront trois : le baccalauréat, la licence, le doctorat. [...]
19. Pour être admis à subir l’examen du baccalauréat dans la faculté des lettres, il faudra 1) être âge d’au moins 16 ans; 2) répondre sur tout ce qu’on enseigne dans les hautes classes de lycée. [...]
22. On ne sera reçu bachelier dans la faculté des sciences qu’après avoir obtenu le même grade dans celle des lettres [...].
26. A compter du 1er octobre 1815, on ne pourra être admis au baccalauréat dans les facultés de droit et de médecine sans avoir au moins le grade de bachelier dans les celle des lettres.”
La première session du baccalauréat, en juillet 1809, n’accueille que 39 candidats, tous issus de la haute bourgeoisie. L'examen est alors quasi donné : il n’existe pas encore d’épreuve écrite, l’épreuve consiste simplement en un entretien oral.
La première femme diplômée, Julie-Victoire Daubié, ne doit son diplôme que grâce à l'intervention de l'Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.
Source : franceculture.fr et napoleon1er.fr
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