LE QUARTIER CORSE DE ROME.
À l’origine, les Corses étaient les défenseurs des états pontificaux.
Ils avaient élu domicile dans ce quartier typique de Rome dont les églises San Crisogono et Santa Agata renferment de précieux trésors
En ce jour de grâce de l’an 1664 est scellé le sort des gardes corses.
Eux, qui veillent sur les terres pontificales depuis de nombreux siècles sont envoyés aux galères sur ordre du pape Alexandre VII. Sous la menace du roi de France, Louis XIV, le Saint-Père cède.
Il signe le traité de Pise et se sépare de ce corps d’élite qui assurait la sécurité des vicaires du Christ. La Guardia corsa papale était effacée définitivement. Jusqu’aux mentions dans les manuels d’histoire y compris ceux de l’histoire de Corse.
Tout a été fait de l’autre côté de la mer pour occulter cette présence insulaire sur les terres vaticanes.
Mais dans le quartier de Trastevere à Rome, où résidait la Guardia Corsa papale, les vestiges témoignent.
Deux églises, dont une des plus vieilles de Rome, la Basilique San Crisogono, et celle de Santa-Agata, qui lui fait face, renferment des précieux trésors sur lesquels veille jalousement l’archiconfraternita Della Carmine fondée en 1543 par les gardes corses.
Une bulle signée du pape Paul III en atteste à Santa-Agata.
C’est effectivement là, dans les maisons alentours, que séjournait l’immense communauté corse. Elle a marqué durablement de son empreinte ce quartier typique de Rome.
Aux XIVe, XVe et XVIe siècles, et même avant, se trouvait sur l’île Tibérine, toute proche, le port de commerce de la cité romaine. De là, transitaient de nombreux bateaux.
Les échanges, étaient à cette époque, très florissants avec les ports de Bastia et de Porto-Vecchio.
Toutes les semaines, des Corses venaient grossir les rangs de la Guardia corsa. Ils apportaient dans leur bagage leur piété et leur dévotion à la Vierge Marie.
En 1505, la statue de la Madonna Fiumarola a été trouvée en mer au large d’Ostie, (où se trouvait une forte communauté corse), à l'embouchure du Tibre par des marins corses qui la ramenèrent à San Crisogono du Trastevere, leur église nationale.
Elle fut baptisée « la Madonna Fiumarola » (la madone du fleuve).
Elle est alors offerte aux carmélites de l’église San Crisogono, qui se trouve sur l’actuelle place Sydney Sonnino.
Devenue la sainte protectrice du Trastevere au XVIIe siècle, la Madone est placée dans l’église Sant’Agata.
Puis elle fut honorée dans la confrérie créée en 1543 dans l’église Santa Agata.
Les soldats corses laissèrent un souvenir d’héroïsme et d’abnégation. Rappelons par exemple l’épisode du sac de Rome.
Au matin du 6 mai 1527 les troupes impériales, commandées par le général Georg von Frundsberg puis par Charles III de Bourbon qui sera tué dans l’assaut, envahissent Rome.
Elles sont composées en particulier des fameux lansquenets, protestants luthériens.
Les Impériaux s'emparent du Borgo dans le Vatican.
Les corses donneront leur vie de manière héroïque lors du sac de Rome pour sauver cette Vierge dont la réplique est toujours exposée à la vue des fidèles de l’église Santa-Agata.
Grâce à la résistance et au sacrifice de la Garde suisse pontificale dont le premier contingent est arrivé à Rome le 22 janvier 1506, et à la très ancienne Garde corse (dont l’histoire ne parle jamais), le pape Clément VII réussit à se réfugier dans le château Sant’Angelo en empruntant le passetto, ce chemin couvert construit par un de ses prédécesseurs à la fin du XIIIe siècle.
Source : paroisse-rivesud.net et corsenetinfos.corsica et http://guardia-corsa.adecec.net
Photo : Trastevere civitavecchia.portmobility.it et Marie Jeanne Tomasi.