LA CHANSON DE L'ANE BONIFACIEN : "HE MORTU L'ASETTU'
LA CHANSON DE L'ANE BONIFACIEN : "HE MORTU L'ASETTU'
Traduction en langue française:
Refrain:
"L'âne de Barba Pitrin est mort
Il est mort l'éternel blessé de l'aiguillon sur l'échine
Il est mort le petit âne
Après une petite ruade
Il a tiré le pet, pauvre Murigin".
1.
Je suis un pauvre malheureux
Je ne sais plus comment faire
Murigin s'en est allé
Jamais plus je ne pourrai
Remplacer cette bête
De si grandes qualités
Que Mère Nature avait pu lui donner.
2.
Il transportait pour moi à la campagne
Chacun peut en témoigner
Ballots et tonnelets
Et les outils pour le travail champêtre
Le soir il revenait chargé
Eté comme hiver
De souches et de bûches
Qu'il charriait jusqu'à la maison.
3.
Il faisait office d'horloge
Et de réveille-matin
Tous les matins à la même heure
Il me chantait son refrain
Il chantait à Midi
Et le soir pour rentrer
Je l'aimais, je vous le jure
Comme si c'était un véritable frère.
4.
Lorsque j'allais à Sant'Amanza
Je le chargeais de melons
Je revenais à Bonifacio
Pour les vendre un sou l'unité
Il avait un sexe
Comme le battant d'une grosse cloche
Quand il voyait l'ânesse
Il le portait à ras de terre.
5.
Il avait ses défauts
Mais aussi des qualités
Il mangeait la couverture
Et rongeait le culeron
Je l'ai enseveli au pied du figuier
Enterré hier matin
Tous les jours je lui dis
Requiem eterna Murigin.
Cette chanson écrite au début du XX° siècle, par Sylvestre (ou Sylvain) Scamaroni, dit "Badinguet", aurait bénéficié de la participation d'autres personnes et notamment de jeunes étudiants bonifaciens de Nice. Au début du XX° siècle, une pièce de théâtre, sans doute tirée de cette chanson, fut jouée sur la scène à Bonifacio où, pour l'occasion, l'on avait fait monter un âne.
Source : François Canonici.
Photo : Collection LL.