LA BATAILLE DE CALENZANA.

Intervention de l'Empereur d'Allemagne.

Contre un paiement mensuel de 26 401 florins par mois, plus cent écus par homme disparu, tué ou déserteur, l'empereur fournit à Gênes 3 600 soldats en Corse.

Le  les troupes allemandes commandées par le baron de Wachtendonck, embarquent à Gênes.

Elles débarquent à Bastia le 10 août et entrent aussitôt en action.

Plusieurs pievi se soumettent à la République.

Le 24 septembre de nouvelles troupes allemandes commandées par le colonel de Vins, arrivent en Corse.

Malgré ce renfort, Wachtendonck qui veut réduire les rebelles, juge insuffisantes les forces mises à sa disposition - il aurait voulu 12 000 hommes. Il tente alors d'obtenir la soumission des Corses par des voies pacifiques.

En début de l'année 1732, le colonel De Vins, avec 600 soldats d'élite, débarque à Calvi venant de Bastia.

Le 14 janvier de la même année, De Vins tente d'occuper Calinzana avec ses 600 hommes, plus une centaine de la place forte génoise de Calvi et cent autres de celle d'Algajola. Il subit une lourde défaite.

La bataille selon l'abbé Ambroggio Rossi.

Selon l'abbé Ambroggio Rossi (Ambrosgiu Rossi), premier narrateur de la Bataille de Calenzana, avant d'investir Calenzana, De Vinz avait envoyé un frère capucin pour dire aux Calenzanais qu'il ne leur arrivera rien s'ils acceptent de remettre leurs armes.

Le moine était Calenzanais, fidèle à la République de Gênes ; il voulait éviter le massacre de ses concitoyens. Il ne fut pas écouté par les habitants du village qui l'empêchent de retourner à Calvi.

La suite du récit qu'il fait de cet évènement est romanesque.

Les villageois ne disposaient que de peu d'armes à feu.

A Calenzana il y avait 3 à 400 cents familles, soit à peine un peu plus de 1 500 habitants, et tous ces gens n'avaient qu'une vingtaine d'arquebuses.

Ils avaient aussi quelques pistolets ; mais la plupart étaient armés de lances, de sabres ou de couteaux corses. Ils se préparent à recevoir l'assaillant.

Un apiculteur eut alors l'idée de recourir à un stratagème pour défendre le village.

Il fit transporter ses ruches qui se trouvaient sur la route de Calvi, pour les placer aux fenêtres qui donnaient vers la mer.

Les villageois se fortifièrent, les armes sont distribuées.

Au matin du 14 janvier 1732, De Vinz et ses troupes, soit 800 hommes, marchent sur Calenzana.

Le colonel ne voyant pas venir à sa rencontre le moine messager, décide d'attaquer et ordonne de franchir le mur dressé autour du village.

Pendant que les soldats franchissaient le bas mur, ils furent accueillis par des salves.

C'est alors que des fenêtres tombent les ruches.

La confusion est grande, les Calenzanais récupèrent les armes des soldats morts et celles de ceux qui fuyaient les féroces abeilles.

De Vinz jouait de malchance car ce jour-là, au couvent d'Alzipratu (Zilia) tout proche, le général Giafferi tenaient consulte avec de très nombreux patriotes qui vinrent en renfort.

Pris entre trois feux, celui des habitants de Calenzana, celui des hommes du général Giafferi qui venaient de Lumio et celui des villageois de CassanuLunghignanu et Ziglia, il donne l'ordre à ses troupes de se replier et repart à Calvi.

L'action n'aura duré que quatre heures.

Les Allemands eurent deux cents morts et blessés, dont un lieutenant-colonel et un capitaine des grenadiers. On n'en connait pas le nombre chez les Corses.

Ce récit de l'abbé Ambroggio Rossi inspira plus tard le prince Pierre Napoléon Bonaparte qui écrira un millier de rimes italiennes publiées en 1865 sous le titre « La battaglia di Calenzana, poemetto storico ».

 

Sources :  Antoine Dominique Monti Cronache. ADECEC 1992.

Photo : Pierre Bona.

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