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L�Hôtel Continental

Hôtel Continental Palace au début des années 50 Saïgon Hôtel Continental Palace en 1950 Saïgon

En 1880 construction de l'hôtel Continental par Pierre Cazeau, entrepreneur d'une entreprise de matériaux de construction.

Le Duc de Montpensier achète l'hôtel au début du XXeme siécle pour sa petite amie et le revendra ensuite à monsieur Frazetti qui en sera le propriètaire jusqu'en 1930.


Dans les années 20 la rue Catinat où était situé l'hôtel Continental devenait la "Canebière" de Saïgon.

Le célèbre écrivain André Malraux et son épouse Clara y séjournèrent de 1924 à 1925.

Hôtel Continental Palace au début des années 50 Saïgon H�tel Continental Sa�gon Hôtel Continental Palace Saigon

En 1930 Mathieu Franchini, figure de l'épopée corse en Indochine, achetait l'hôtel et le dirigé avec succès pendant 30 ans.

Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de bureaux de magazines hebdomadaires s'installèrent au Continental : " Times " au 1er étage et " Newsweek " au second.

Après la défaite de Dien Bien Phu, Mathieu Franchini regagnera la France.


De 1964 à 1975 c'est Philippe le fils de Mathieu Franchini, qui dirigea l'hôtel jusqu'à la chute du gouvernement sud-vietnamien.

Philippe Franchini publia en 1977 un excellent livre aux éditions Olivier Orban sur le "Continental Saïgon" dont est tiré cet extrait relatant une situation aux débuts des année 50: 

"Au Continental, à la table des sénateurs, à laquelle avait succédé celle d'Oscar Berquet aux premières années du siècle, siégeaient désormais les Corses, les vieux amis de mon père, anciens coloniaux comme lui.

Qu'ils se tiennent à l'intérieur de l'hôtel, en bordure du jardin ou sur le trottoir, à la pointe de l'angle constitué par la rue Catinat et la place du Théâtre, ils se réunissaient chaque jour, aux heures de l'apéritif et dans le parfum du pastis retrouvé.

Fonctionnaires ou magistrats paisibles, ils continuaient à s'exprimer en corse.

C'était leur manière de retrouver l'air du pays, de sentir le vent du maquis pénétrer leurs poumons.

Depuis le temps qu'ils vivaient en Indochine, certains d'entre eux avaient pris l'habitude du bat-flanc* et de la fumée brune.

Cela expliquait la ponctualité avec laquelle ils se levaient pour rentrer chez eux à l'heure exigeante de la pipe magicienne.

Rien que de bien paisible et de bien normal dans ces réunions auxquelles s'était habitué depuis longtemps la vieille colonie, mais auxquelles les nouveaux arrivants et les étrangers de passage prêtèrent des intentions secrètes, voire peu avouables.

Les insulaires et leur dialecte intriguaient, irritaient"

Plancher surélevé et incliné, servant de lit aux soldats d'un poste de garde.
 

H�tel Continental Taxi Renault Hôtel Continental de Saïgon H�tel Continental Cyclomoteur 23 Juin 1947

Les raisons pour lesquelles les reporters choisissaient l'hôtel Continental étaient très simple car il est situé au cœur de Saïgon en face de l'Assemblée Nationale (aujourd'hui le Théâtre Municipal) où la presse internationale avait l'habitude de se rassembler pour glaner les informations sur les différentes guerres de la péninsule indochinoise. 


Fin des années 40 et début des années 50 sa terrasse surnommée "Radio Catinat" était redevenue le lieu de rendez-vous du tout Saïgon, le centre de toutes les intrigues et de tous les ragots de la ville.


Son célèbre restaurant "Le Perroquet" ne désemplissait pas !!


Les clients se considéraient comme chez eux au Continental comme André Malraux dans les années 30 et au début des années 50 le Britannique Graham Greene (un habitué de la chambre 214) auteur du livre " Un Américain bien tranquille " adapté à deux reprises au cinéma en 1958 et en 2002, un livre qui racontait les derniers jours des français en Indochine et le début de la présence des américains dans le futur Vietnam.


Graham Greene était suspecté du fait de son appartenance aux services secrets du Royaume-Uni lors du second conflit mondial, il était continuellement surveillé par un agent de renseignement du Vietminh).

H�tel Continental Cyclomoteur Mars 1951 H�tel Continental Cyclomoteur Mars 1951 Le caissier du Bar de l'hôtel Continental Saïgon  H�tel Continental Cyclomoteur Renault 4CV, Mars 1951

Lucien Bodard a été grand reporter à " France-Soir " de 1948 à 1975, surnommé par ses collègues "Lulu le Chinois" du fait de sa naissance en 1914 en Chine à Chongqing, dans la province du Sichouan.

Il a été correspondant de guerre en Indochine de 1948 à 1955 et séjourna bien évidemment à l'hôtel Continental.


Nous n'oublierons pas évidemment Jean Lartéguy qui rédigea en avril 1975 " L'Adieu à Saïgon " rédigé au jour le jour dans une chambre de l'hôtel Continental à Saïgon , Jean Lartéguy décrit les dernières heures d'une ville qu'il aimait et qui portait le joli nom de Saïgon, et la naissance d'une autre ville Ho Chi Minh, qui ne l'enchante guère.


C'est en même temps l'adieu du soldat, du journaliste, de l'écrivain à ce pays qu'il a tant aimé, où il a connu d'extraordinaires aventures dont le souvenir vient le visiter les longues nuits du couvre-feu.

Texte et photo : saigon-vietnam.fr

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