LES VÊTEMENTS EN CORSE.
Le vêtement corse :
Georges Ravis-Giordani fait état d’une soixantaine de type de costumes différents en Corse, au milieu du XIXe siècle.
Cette variété du costume se développe au cours du XIXe et correspond à l’intensification des échanges avec l’Italie et le continent.
L’introduction en Corse de nouveaux textiles à bon marché qui vont tendre à uniformiser le costume et à en réduire l’originalité.
Il devient noir vers la fin du siècle dernier.
Depuis la nuit des temps, les femmes et les jeunes filles corses ont fourni à leur peuple toute la toile et tout le drap nécessaire à son habillement.
Elles avaient l’art de manier a rocca (la quenouille) et le fudeau, que ce fût pour filer la laine, le poil de chèvre ou le lin.
D’ailleurs, dans les rituels du mariage, a rocca tenait une place non négligeable.
Le tissage traditionnel donnait trois qualités de textiles : la toile de lin, le drap corse appelé pannu frisu (drap en laine de brebis), le drap piloni (drap en poil de chèvre pour fabriquer les capes de berger).
Autrefois, le costume des femmes se composait d’une chemise de lin (a camisgia), d’un juste au corps ou imbustu, et d’une robe (u vestu) souvent dépourvue de manches.
Les jours de fête, les femmes portaient plusieurs jupons.
Ces jupons, au nombre de cinq ou sept, étaient de différentes couleurs et se superposaient, débordant les uns sur les autres pour laisser apparaître leurs bordures colorées.
Sur la tête elles portaient en principe un béguin, petit bonnet posé sur les cheveux nattés et souvent relevés en macarons derrière les oreilles.
Ce béguin aux couleurs variées était parfois remplacé en semaine par le mezzaru : grand voile d’indienne en soie ou dentelle les jours de fête apparu au XVIIe siècle.
Il reste enfin la fameuse faldetta que portaient les femmes mariées pour aller à l’église le dimanche ou bien au cimetière, et qui marquait le deuil.
Bleu foncé a faldetta est une jupe courte sur le devant et fort longue par-derrière pour permettre à celle qui la porte d’en rabattre le pan sur la tête, de manière à envelopper les épaules et encadrer le visage.
Le costume masculin se composait invariablement d’une chemise ample, un gilet, une veste, des culottes et des guêtres.
Lorsqu’ils portaient leurs fameux braghe (culottes) boutonnées aux genoux, les Corses se couvraient le bas de la jambe avec des guêtres.
Les bergers les avaient en peau de chèvre.
Au fil des siècles les hommes ont abandonné leur célèbre barreta pinzuta, bonnet pointu de drap qui les protégeait de l’ardeur du soleil ou de la rigueur du froid.
Enfin, pour ne pas faillir à l’image que l’on garde du Corse d’autrefois, ajoutons à sa tenue la ceinture de cuir à laquelle est attachée par-devant a carchera, giberne dans laquelle il plaçait non seulement ses munitions mais aussi tout ce dont il avait besoin pour réparer ses chaussures et ses vêtements lorsqu’il partait. Il glissait bien sûr dans cette ceinture un long pistolet, et le stylet dans la poche.
Jadis dans le Niolo les jeunes filles à partir de sept à huit ans et jusqu'à leur mariage étaient habillées en garçons.
Ce costume les préservait des attaques des sorcières ( strette ) et des entreprises des jeunes gens.
Texte et photos : u-corsu.com
Photo de couverture : Corse Matin.Groupe Oghju à Oghju.