HISTOIRE DES JUIFS EN CORSE.

L’histoire des Juifs en Corse remonte a plusieurs centaines d’années. Les premières traces d’une présence juive dans l’île se situent aux alentours de l’an 800. A cette époque, une importante immigration venue d’Egypte s’est installée dans le Sud de la Corse ; une grande partie de ces femmes et hommes juifs parlaient et écrivaient l’hébreu.

La majorité d’entre eux s’est implantée à proximité d’un village dénommé Levie, en Alta Rocca. Par la suite, les membres de la communauté se sont dispersés un peu partout dans l’île en devenant partie intégrante de la population autochtone.

Bien des siécles plus tard, dans les années 1500-1530, environ 1000 Juifs de la région de Naples trouvèrent refuge en Corse, fuyant très certainement une persécution locale, et ils s’installèrent dans les regions montagneuses du centre de l’île.

En l’an 1684, la ville de Padoue, située en Italie, qui etait peuplée en grande partie par des Juifs qui habitaient un ghetto édifie en 1516, fut le thêatre de violences dirigées contre eux, dont une partie faillit se faire lyncher. Une rumeur malveillante selon laquelle leurs coreligionnaires de Buda, avaient commis des actes de cruauté contre les Chrétiens de la ville hongroise, déclencha cette flambée de brutalité dirigée contre la communaute juive de la ville. C’est grâce à l’intervention d’un père Franciscain nommé Père Marco qui écrivit une lettre afin de dénoncer cette mystification, que la communauté juive échappa au massacre annoncé.

Une grande partie de la communauté juive de Padoue décida à la suite de ces événements d’émigrer sous d’autres cieux plus cléments. Certains arrivèrent en Corse, et les habitants les nommèrent Padovani, ce qui signifie : venu de Padoue. Le nom de famille Padovani est un nom très répandu de nos jours en Corse.

Mais la plus importante vague d’immigration juive qu’ait connue la Corse se situe entre les années 1750 et 1769. La premiere république constitutionnelle et démocratique d’Europe venant de naître, le leader de l’époque Pascal Paoli fit venir en Corse entre 5000 et 10000 Juifs du nord de l’Italie, de Milan, de Turin ainsi que de Gênes pour revitaliser l’île suite à 400 ans d’occupation génoise.

Afin de les rassurer sur leur intégration et sur la volonté du peuple corse de les considérer comme leurs égaux, ce même Paoli fit une déclaration destinée aux nouveaux venus : « Les Juifs ont les mêmes droits que les Corses puisqu’ils partagent le même sort ». Cela fit comprendre aux Juifs qu’ils étaient des citoyens à part entière et qu’ils bénéficiaient d’une totale liberté de culte, ce qui n’était pas le cas dans bon nombre de pays.

En réalité, c’est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives.

Le nombre peu important des membres de la communauté juive, ajouté au fait que les Corses n’ont fait aucune différence entre les originaires de l’île et ces nouveaux venus, est très certainement à l’origine d’un grand nombre de mariages mixtes qui déclenchèrent une assimilation quasi-totale.

Les signes sur l’île de beaute d’une ancienne présence juive y sont très nombreux : - un exemple probant en est le nom d’un village Cazalabriva qui selon plusieurs sources concordantes viendrait de : casa di l’ebreo, littéralement la maison de l’hébreu. Le mot juif n’existant pas en Corse.

Un document d’Israel Magazine d’Andre Darmon (Nov 2004), Source : Site http://www.corse-israel.com, un envoi de Liz Benattar

Photo : Jackye.

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