COLOMBA CARABELLI.

Née le 5 mai 1775 de Gian-Baptiste TOMASI et de Marie-Innocente BERNARDINI. COLOMBA naquit dans la rude tour, d'in-giù, d'en-bas, du village, dite tour des CARABELLI. Elle appartenait donc à la lignée du Capitaine TOMASO (1586), d'où le nom primordial de la famille TOMASI, ou FOZZANI TOMASI.

Jean-Simon est le premier à ajouter à son nom le qualificatif de CARABELLI. Ce qualificatif devient patronymique vers 1780, cependant que plusieurs familles gardent le nom de TOMASI. Ainsi, COLOMBA nait TOMASI et meurt CARABELLI.

Elle épouse Antoine Bartoli, dont elle a trois enfants : Marie Célestine, Catherine et François Antoine.

Déjà, à l’époque de la Révolution Française, une inimitié profonde sépare, depuis un temps immémorial, plus que centenaire, deux clans, deux groupes opposés de familles Fozzano : « u partitu supranu » dirigé par les Paoli et les Durazzo, et « u partitu suttanu » ayant pour chefs de file des Carabelli, les Bernardini et les Bartoli.

Le 29 décembre 1833, les Carabelli sont informés que leurs ennemis, les Durazzo, vont aller visiter, le lendemain, une de leurs propriétés dans la vallée de Baraci. Dans la nuit, ils tiennent longuement conseil avec les Bartoli et les Bernardini et, vers minuit, cinq hommes de leur clan quittent furtivement le village et prennent la route de la plaine. Les cinq hommes sont : François Bartoli (fils de Colomba), Michel et Pierre-Paul Bernardini, Joseph et François Paoli. Leurs ennemis arrivent, au nombre de six, accompagnés de plusieurs ouvriers lucquois. Il y avait là : Michel Durazzo, ses trois fils, Jean-Baptiste, Ignace et Jean-Paul Durazzo, et ses deux neveux, Jean-Baptiste et François-Marie Durazzo.

Les « Carabelli » n’ont pas le temps de regagner leurs postes d’affût mais cependant se tapissent derrière le mur, et quand le groupe des arrivants est à leur portée, ils ouvrent le feu. Jean-Baptiste et Ignace Durazzo, atteints par le travers, sont tués sur le coup, tandis que leur père touché à la cuisse perd connaissance sans pouvoir utiliser son fusil, dont une balle vient briser la crosse.

Les Carabelli, sachant que la riposte serait immédiate, avant de pouvoir recharger les armes, prennent la fuite. Ils sont poursuivis par les neveux, Jean-Baptiste et François-Marie Durazzo qui, à cent cinquante pas du lieu de la rencontre, réussissent à abattre Michel Bernardini et François Bartoli, le fils de Colomba.

La fusillade a été entendue du village, de sa fenêtre, Colomba Bartoli, qui ignore encore la mort de son fils, voit descendre en courant vers Tunichella un homme de la famille Durazzo. « Courez vite », lui lance-t-elle au passage, « il y a là-bas de la viande fraîche pour vous ». « Nous en avons autant pour votre service », lui rétorque le Durazzo.

Le souvenir de ce jour funeste et la vision douloureuse de ce fils qu’elle avait envoyé à la mort ne cessa d’habiter Colomba Bartoli jusqu’à sa mort.

La paix entre les deux parties ennemis fut signée le 13 décembre 1834 à Sartène, mais certainement au corps défendant de Colomba Bartoli.

Colomba Bartoli qui, malgré le traité ne désarma jamais.

On dit que les habitants de Fozzano furent en définitive très heureux de la voir s’établir à Olmeto, avec sa fille.

Texte : Jean Stefani et colonnadistria.net Photo : Augustin Chiodetti.

À l’instant

COLOMBA CARABELLI

Née le 5 mai 1775 de Gian-Baptiste TOMASI et de Marie-Innocente BERNARDINI. COLOMBA naquit dans la rude tour, d'in-giù, d'en-bas, du village, dite tour des CARABELLI. Elle appartenait donc à la lignée du Capitaine TOMASO (1586), d'où le nom primordial de la famille TOMASI, ou FOZZANI TOMASI.

Jean-Simon est le premier à ajouter à son nom le qualificatif de CARABELLI. Ce qualificatif devient patronymique vers 1780, cependant que plusieurs familles gardent le nom de TOMASI. Ainsi, COLOMBA nait TOMASI et meurt CARABELLI.

Elle épouse Antoine Bartoli, dont elle a trois enfants : Marie Célestine, Catherine et François Antoine.

Déjà, à l’époque de la Révolution Française, une inimitié profonde sépare, depuis un temps immémorial, plus que centenaire, deux clans, deux groupes opposés de familles Fozzano : « u partitu supranu » dirigé par les Paoli et les Durazzo, et « u partitu suttanu » ayant pour chefs de file des Carabelli, les Bernardini et les Bartoli.

Le 29 décembre 1833, les Carabelli sont informés que leurs ennemis, les Durazzo, vont aller visiter, le lendemain, une de leurs propriétés dans la vallée de Baraci. Dans la nuit, ils tiennent longuement conseil avec les Bartoli et les Bernardini et, vers minuit, cinq hommes de leur clan quittent furtivement le village et prennent la route de la plaine. Les cinq hommes sont : François Bartoli (fils de Colomba), Michel et Pierre-Paul Bernardini, Joseph et François Paoli. Leurs ennemis arrivent, au nombre de six, accompagnés de plusieurs ouvriers lucquois. Il y avait là : Michel Durazzo, ses trois fils, Jean-Baptiste, Ignace et Jean-Paul Durazzo, et ses deux neveux, Jean-Baptiste et François-Marie Durazzo.

Les « Carabelli » n’ont pas le temps de regagner leurs postes d’affût mais cependant se tapissent derrière le mur, et quand le groupe des arrivants est à leur portée, ils ouvrent le feu. Jean-Baptiste et Ignace Durazzo, atteints par le travers, sont tués sur le coup, tandis que leur père touché à la cuisse perd connaissance sans pouvoir utiliser son fusil, dont une balle vient briser la crosse.

Les Carabelli, sachant que la riposte serait immédiate, avant de pouvoir recharger les armes, prennent la fuite. Ils sont poursuivis par les neveux, Jean-Baptiste et François-Marie Durazzo qui, à cent cinquante pas du lieu de la rencontre, réussissent à abattre Michel Bernardini et François Bartoli, le fils de Colomba.

La fusillade a été entendue du village, de sa fenêtre, Colomba Bartoli, qui ignore encore la mort de son fils, voit descendre en courant vers Tunichella un homme de la famille Durazzo. « Courez vite », lui lance-t-elle au passage, « il y a là-bas de la viande fraîche pour vous ». « Nous en avons autant pour votre service », lui rétorque le Durazzo.

Le souvenir de ce jour funeste et la vision douloureuse de ce fils qu’elle avait envoyé à la mort ne cessa d’habiter Colomba Bartoli jusqu’à sa mort.

La paix entre les deux parties ennemis fut signée le 13 décembre 1834 à Sartène, mais certainement au corps défendant de Colomba Bartoli.

Colomba Bartoli qui, malgré le traité ne désarma jamais.

On dit que les habitants de Fozzano furent en définitive très heureux de la voir s’établir à Olmeto, avec sa fille.

Texte : Jean Stefani et colonnadistria.net Photo : Augustin Chiodetti.

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