MATEO VÁZQUEZ DE LECA. CONSEILLER DU ROI D'ESPAGNE PHILIPPE II.
MATEO VÁZQUEZ DE LECA.
CONSEILLER DU ROI D'ESPAGNE PHILIPPE II.
De sombre origine, on sait peu de choses sur son enfance et sa jeunesse, au point que 1572 il fut obligé de demander des informations sur son ascendance, menée par l’inquisition de Sardaigne.
Elle établit qu’il était né entre 1542 et 1544 en Corse dans le village de Coggia, fils de Santo d’Ambrosini et d’Isabel de Luchiano.
Les témoins recueillis ont confirmé que sa mère avait été capturée par des pirates berbères alors qu’elle était enceinte et qu’elle, captive à Alger, a dû donner naissance à Matthieu.
Cela n’a jamais été complètement clarifié.
Aussi humble ascendance a préoccupé Mateo Vázquez toute sa vie, qui, en 1585, n’a eu aucun scrupule à préparer un arbre généalogique qui reliait ses ancêtres avec les patriciens romains et l’intronisait les plus proches avec le comte de Cinarca, Gian’Paolo di Leca.
Ce qui est incontestable est que, grâce à une rançon financée par le duc de Medina Sidonia, sa mère a été libérée et emmenée à Séville.
Il y avait ici une colonie italienne nombreuse, de sorte qu’Isabel de Luchiano s’est approchée dans l’humble faubourg de Triana et est entrée peu après au service domestique de Diego Vázquez de Alderete, chanoine de la cathédrale.
Celui-ci s’est chargé de l’éducation du petit Mateo, et quand il est mort en 1556 il a gratifié dans son testament la mère et le fils avec générosité, en plus de consentir à ce qu’il utilise son nom.
Dans la maison du chanoine Vázquez de Alderete, Mateo a rencontré divers personnages liés aux affaires ecclésiastiques, judiciaires et indiennes, qui favoriseraient son accès ultérieur à la Cour.
A Séville, vers 1556, il avait commencé ses études, au collège de Santa Catalina dans la Compagnie de Jésus.
Mais il a également complété sa formation à la maison du proviseur de l’archevêché, Juan de Ovando, nommé en 1555 par Fernando de Valdés, titulaire de l’archidiocèse sévillan.
Avec la recommandation décisive de Ovando lui-même, qui a loué sa calligraphie, style de vie et coutumes, Vázquez est entré au service du cardinal Espinosa le 28 septembre 1565.
Ainsi, en tant que secrétaire privé de Diego de Espinosa, évêque de Sigüenza, cardinal et inquisiteur général ainsi que président du Conseil royal, Vázquez s’est familiarisé avec la gestion des diverses affaires de gouvernement et, en particulier, avec les questions religio-sociales et du Saint-Office, car il a été nommé secrétaire du Conseil de l’Inquisition pour la Couronne d’Aragon en 1568.
Un an plus tard, il a été ordonné prêtre.
Son travail de secrétaire du cardinal devait être observé avec attention par le monarque Philippe II, car quand Espinosa est mort en septembre 1572, il lui a confié la garde et la conservation des divers papiers et documents du cardinal, et à la mi-mars 1573 il a reçu le titre de secrétaire personnel du roi.
Cette nomination surprenante a été accueillie avec surprise à la Cour.
Bien qu’il n’ait pas de plus grand poste, Vázquez exerça une énorme influence sur les décisions du monarque, devenant l’un des plus proches collaborateurs du roi.
Sa rivalité avec Antonio Pérez et Ana de Mendoza de la Cerda, princesse d’Eboli, l’a conduit à intriguer contre elle, étant l’un des qui ont déclenché le scandale qui a provoqué l’emprisonnement de Pérez et l’exil de la princesse.
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A la mort d’Ovando, Vázquez obtint en juin 1579 que Hernando de Vega, un avocat autrefois parrainé par Diego de Espinosa, fût nommé président du Conseil des Finances.
Le secrétaire a ainsi pu exercer un contrôle sur les décisions financières.
C’est à cette époque, en 1577, que Miguel de Cervantes lui envoie d’Alger sa célèbre Épître.
Même de Rome on lui faisait l’éloge d’une éventuelle attribution d’un chapeau cardinalice, et les grandes familles italiennes, en particulier les Colonna, donnaient pour acquis l’ascendance du secrétaire, se glorifiant de sa parenté.
En avril 1591, il tomba gravement malade et fit testament.
Ses dernières préoccupations, presque obsessionnelles, étaient orientées vers le bien-être de sa famille, son beau-frère, Jerónimo Gassol, pour ses neveux, l’archevêché de Carmona pour Matthieu, et le bénéfice de Moron et pontifical du Sarro pour Augustin; également, il laissa à sa nièce Isabel un mandement de 2000 ducats.
Il est décédé le 5 mai 1591 à six heures du matin.
Source : José Luis Gonzalo Sánchez-Molero. Historia-Hispanica.
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