A L’ORLU DI CAPU D’ANNU, UN USU SPARITU : A BIRBA DI SAN SILVESTRU

 

A L’ORLU DI CAPU D’ANNU, UN USU SPARITU :
A BIRBA DI SAN SILVESTRU
 
Liée au passage vers l’année nouvelle, en Corse a birba était une sorte de procession de jeunes gens qui se déroulait la nuit pour aller de maison en maison, en chantant e pricantule, pour souhaiter à tous les habitants une année féconde et prospère.
 
Eviva la birba, a chi la inventò, senza la birba, campà, un si pò ! (Que vive a birba et celui qui l’a inventée, sans a birba on ne peut pas vivre normalement)
 
A birba est en réalité le nom d’une longue perche en bois qui servait à quémander la nourriture lors de rites ou de célébrations (San’Michele, Sant’Andria, etc…)
 
Au bout de cette birba était accroché un sac en toile ou en cuir (narpia) pour y déposer la nourriture offerte.
Selon une croyance, les habitants ne devaient avoir aucun contact physique avec i birbanti car cela pouvait porter malheur !
 
Dans l’antique piève di a Sarra (Canton di Moïta-Verde), Zalana été le seul village à conserver ce rite.
À Pianellu, comme dans de nombreux villages de Corse, elle a disparu dans les années 1960.
 
Sta sera hè San Silvestru,
Ghjè a fine di l’annata
Di pagacci la birba
In Pianellu e sempre usata.
Voi altre zitellette
Date ci frappe e michette.
 
A birba, qui était à l’origine une quête de nourriture accomplie par les plus pauvres, était menée par un groupe de jeunes gens, nommés : i birbanti. Ils allaient de maison en maison en réclamant des fruits secs, des noix, des beignets ou du vin.
 
O sgiò, fatevi onore,
Dateci per carità,
Una zucchetta di vinu,
E fritelli in quantità !
 
Ces victuailles étaient ensuite consommées en commun dans une grande pièce mise à disposition par un habitant du village.
 
J’ai le souvenir des villages de PIanellu et de Zalana, où les jeunes gens partaient à la nuit tombante dans les ruelles du village avec leurs sacs sur l’épaule et les paniers à la main (la perche n’était plus utilisée). Arrivés devant une maison, ils ne devaient en aucun cas pas frapper à la porte et ils récitaient à haute voix e pricantule :
 
A la Birba, techja techja
Ch’ella s’affacchi a vechjetta,
S’ella ùn si vole affaccà
Calci è pugni piglierà.
A la casa di lu signore,
fate ci a carità,
O per forza, o per amore,
Chì la birba ghjunghje avà !
 
Ceux qui offraient étaient remerciés :
 
Chi vo appiate tante somme di vinu,
Quantu ci hè petre in San Gavinu !
Chi vo appiate tante somme di granu,
Quantu ci hè petre in Sant’Appianu !
 
Ceux qui refusaient eranu destimati (maudits) :
 
Chì vo appiate tante zecche in culu,
Ch’ellu ci hè petre in u muru !
 
Une tradition qui a disparu, emportée par l’exode rural et la perte d’identité.
Il ne nous reste plus que le souvenir de tous ces rites qui unissaient les communautés !
 
Vi pregu pace,salute è beni stà pè l’annu chi ghjunghje !
 
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