LA JUSTICE EN CORSE.
 
 

L’appréciation de la violence est toute relative en Corse.

L’étude du crime d’honneur dans la deuxième moitié du xixe siècle montre en effet qu’on ne conçoit pas l’acte violent de la même façon de part et d’autre de la Méditerranée, entre Corse et continent.

Sur l’île, est violent ce qui est dépourvu d’honneur.

Les autorités en poste en Corse doivent alors assumer un rôle ambigu, entre application stricte de la loi nationale et adaptation aux mœurs spécifiques du terrain.

On se situe au-delà ici de la simple opposition Corses / continentaux.

Au xixe siècle, juger un crime d’honneur, c’est admettre l’existence d’un système de valeurs parallèle aux modes de pensée communément acceptés et acceptables.

En Corse, la famille, le respect, la propriété, la parole donnée, sont autant d’éléments fondamentaux à ne pas bafouer.

Ils revêtent une plus grande importance que la loi et la vie.

On est ainsi aux antipodes de l’esprit des sociétés post-industrielles, qui place l’individu au centre des pratiques judiciaires et qui rejette par-dessus tout la violence.

 

 Caroline Parsi.

LE CRIME D'HONNEUR EN CORSE (DEUXIÈME MOITIÉ DU XIXE SIÈCLE)

Photo : Catherine Duflanc Faggiani

 

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