Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Corse Images et Histoire

  L’EAU : MARCHANDISE OU BIEN COMMUN ?

    L’EAU : MARCHANDISE OU BIEN COMMUN ?

La Corse et l’eau, une longue histoire qui n’a rien d’un fleuve tranquille.

Parfois confrontée à la sécheresse, la Corse a un rapport à l’eau paradoxal, puisqu’elle bénéficie malgré tout d’un apport en eau conséquent.

C’est sur cette question que s’est penché le groupe Corsica Libera de l’Assemblée de Corse, à travers un rapport nommé Acqua Nostra.

Corsica Libera milite pour une augmentation significative du stockage de l’eau en Corse, autrement dit pour la création de nouveaux barrages ou d’ouvrages de plus petite taille.

Autre enjeu, celui de la distribution de l’eau. Corsica Libera milite pour une politique visant à amener au cours des années à venir toutes les intercommunalités de Corse à confier la gestion de la ressource à l’Office Hydraulique, ou au moins à se constituer en régie publique autonome.

Pour le parti, la marchandisation de la ressource, comme avec Kyrnolia dans le périmètre de la CAPA et d’autres territoires, n’est pas compatible avec sa vision de la Corse.

Petr’Anto Tomasi.

Source : Alta Frequenza. Julien Pernici. Publié le 29 juillet 2020.

 

 

D’une valeur inestimable, l’eau est devenue un bien extrêmement précieux à préserver pour les générations présentes et futures, notamment dans un contexte de réchauffement climatique.

De plus en plus rare dans certaines parties du globe, elle est aussi une arme sur le plan géopolitique.

Les disciplines scientifiques, dans le domaine des sciences humaines et sociales se penchent sur la question du statut de     l’eau : est-ce un bien privé ? Une marchandise ?

A l’inverse, peut-on parler de bien commun et de droit fondamental à l’eau ?

 

Si la responsabilité de la gestion de l’eau fut confiée à l’homme dès la Genèse, la question du statut de l’eau ne fait pas consensus.

Du statut conféré à l’eau dépendent les représentations de ses usages et des modalités d’accès différentes.

Le modèle marchand de l’accès à l’eau potable s’est diffusé au niveau mondial, laissant de côté les populations les plus pauvres.

Avec des exceptions.

Au Canada et en Irlande l’eau est financée directement par l’impôt et donc, d’une certaine manière, l’eau est gratuite pour tous les ménages.

D’ailleurs en 2014, les Irlandais ont manifesté pour s’opposer à la tentative du gouvernement de facturer l’eau du robinet.

 

Bien privé ou bien commun ?

Cette opposition s’est amplifiée sous l’effet des revendications de la société civile.

L’exemple italien est emblématique :

- des jurys de citoyens opposés à la privatisation de l’eau à Naples ont proposé un amendement à la Constitution pour inscrire l’eau dans la catégorie des biens communs.

Prolongeant cette conception de l’eau gérée pour le bien-être de tous, des revendications ont été portées devant les tribunaux français en 2015, arguant du caractère essentiel et vital de l’eau pour justifier le principe d’un droit à l’eau.

Un droit d’accès à l’eau ?

Face à la multiplication des coupures d’eau pour impayés, une association de citoyens s’est lancée dans une bataille juridique inédite contre les opérateurs d’eau, privés et publics, pour défendre le droit au maintien à l’eau des populations les plus pauvres.

Le 29 mai 2015, la protection constitutionnelle qui en a résulté notifie l’interdiction d’interrompre la distribution d’eau dans les résidences principales en cas d’impayé.

Consacrant ainsi le caractère essentiel que représente l’accès à l’eau pour toute personne.

L’eau en fin de compte, n’est assurément pas un bien comme les autres.

Son statut intrinsèque de ressource naturelle et de bien essentiel à la vie, lui confère une valeur et une utilité sociale qui s’apprécient au regard de la capacité des systèmes de gestion de l’eau à satisfaire l’objectif de bien-être des communautés.

En France, les services publics d’eau expérimentent des dispositifs de droit à l’eau pour les ménages les plus pauvres et les sans-abri.

Inscrit dans la loi française en 2006 et reconnu par les instances onusiennes en 2010.

 

 

Le Royaume-Uni qui a privatisé sa gestion de l’eau tout en étant le premier pays à mettre en place des tarifs sociaux illustre bien cet enjeu.

Marie Tsanga Tabi spécialiste à l'ENGEES.

Source : Libération;

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article