U VERDE D'OREZZA : UNE PIERRE OUBLIÉE.

Chapelle des Médicis à Florence : le vert d'Orezza.

U VERDE D'OREZZA : UNE PIERRE OUBLIÉE.

U verde d’Orezza (le vert d’Orezza)

Pour les spécialistes, elle est unique au monde pour sa dureté et surtout pour sa couleur d’un vert émeraude très lumineux.

Je me suis déplacé l’hiver dernier à Florence avec mon ami José Lorenzi, un grand passionné de belles pierres, pour visiter la sublime chapelle des Médicis.

La famille Médicis avait clairement une haute estime d'elle-même ! 

Cette chapelle des Princes était un projet de Cosimo Ier de Médicis et ses travaux débutèrent fin 1568 pour se terminer en 1644. 

Dans cette chapelle collée à la basilique San’Lorenzu, le vert d’Orezza  a été utilisé comme décor au milieu de quelques-unes des plus belles pierres du monde. 

On dit que les romains auraient découvert le vert d’Orezza au 3ème siècle de notre ère mais ils ne l’avaient jamais exploité.

Il faudra attendre 1200 ans pour que les Médicis, amoureux des belles pierres, s’intéressent à ce vert d’Orezza. 

En 1593 Ferdinand 1er de Médicis, Grand-Duc Toscane, cherchait des pierres colorées pour sa chapelle qui devait abriter les tombeaux des Médicis.

Il envoie des émissaires dans le monde entier à la recherche des plus belles pierres.

Il apprend que la Corse en possède une d’exception, il demande donc au Doge de Gênes, Giovanni Agostino Giustiniani Campi, l’autorisation d’envoyer dans l’île un de ses émissaire, un maître de la marqueterie, Bernardino Gaffuri qui est chargé d’expertiser ce filon caché dans la forêt de la commune de Carchetu-Brusticu.

Il doit vérifier la qualité de ce métagabbro puis l’extraire pour l’expédier à Florence. 

.

À Florence, dans les ateliers di l’Opificio delle Pietre Dure, des artistes florentins réaliseront de véritables chefs-d’œuvre de marqueterie de pierres dures et ils intégreront aussi le vert d’Orezza dans les parements qui recouvrent l’intérieur de la chapelle, associé à une autre pierre venue de Corse, le granit d’Algaghjola (Photo 4) et d’autres pierres du monde entier. 

En Corse, après une tentative malheureuse d’exploiter ce filon dans les années 1980, le vert d’Orezza est à nouveau retombé dans l’oubli.

Grandeur et décadence pour un patrimoine unique laissé à l’abandon.

Pierre Jean Luccioni.