L'IMMIGRATION CAP-CORSINE.

L'IMMIGRATION CAP-CORSINE.

 

— J’ai été l’ami de l’un des descendants de Jean-Baptiste Marcantoni qui avait fait ériger le palais Stoppielle à Centuri.

Quel bonheur de déserter ma vieille masure de Calasima pour profiter de quelques vacances dans ce lieu de légendes, tout près de la mer !

Je crois que Jean-Baptiste était né à Porto-Rico, mais il était revenu dans son pays d’origine afin de prendre épouse et faire construire un château.

Dans la demeure des Marcantoni trônait le majestueux portrait du maître, ainsi que les souvenirs de sa seconde patrie.

On retrouvait l’Amérique sous les traits d’une Indienne avec coiffe de plumes, pagne et perroquet ; dans le vestibule figuraient deux fresques à la gloire du chemin de fer ; dans la salle d’armes, le Nouveau-Monde était représenté par un tableau de Christophe Colomb, il y avait partout des blasons du Mexique et des États-Unis.

L’immigration cap-corsine est très ancienne, elle remonte à 1550, on la retrouve au Mexique, en Bolivie, et certes dans les ports de Panama, Veracruz et Carthagène.

La première maison des Américains a été le Palazzo Ferdinandi érigé à Pozzo Brando aux alentours de 1720, mais à cette époque, les émigrés ne revenaient pas au pays, ils s’installaient en Espagne ou à Livourne afin d’échapper à l’autorité génoise.

Il fallut attendre le 18° siècle et le passage de l’île sous la souveraineté française pour faciliter les retours.

C’est ainsi que furent érigées dans Le Cap, 150 maisons de maître qui n’étaient souvent que des lieux de villégiature, mais qui apportaient au village une certaine évolution et souvent un considérable bien-être.

Les deux plus prestigieuses demeures de notre Île sont le palais Spoppielle où j’ai eu la chance de séjourner et la maison de Toussaint Cagninacci à Figarella, que je n’ai pas encore visitée.

 

Extrait : U Catenacci

Rédigé par MBGC Editions

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