JEUNESSE DE PASCAL PAOLI.
Sa famille est une famille de paysans solides.
Pascal est petit-fils de meunier, et, à force de mérite, de travail, de lectures, cet autodidacte, bien formé par son père, va devenir le Corse le plus célèbre de son temps, à une époque.
Sa mère est morte vers la cinquantaine en mettant son dernier enfant au monde.
Ce n’est que dans sa vieillesse que Paoli dira :
« Je n’ai jamais vu les yeux d’une femme aimante se pencher sur moi ».
Donc apparemment sa mère est morte, lorsqu’il était très jeune.
Sur l’enfance de Paoli, de 1725 à 1735, on sait peu de choses.
1735, Pascal a dix ans, et apparaît en Corse un personnage qui va jouer auprès de lui, et dans toute l’histoire corse, un rôle essentiel.
Ce personnage, c’est Théodore de Neuhoff.
Neuhoff, avec l’aide de l’avocat Sebastiano Costa et de Hyacinthe Paoli rédige un ensemble de textes destinés à donner à la Corse une sorte de première Constitution (même si le mot est fort exagéré), mais cela est fort novateur, plus de quarante ans avant Jefferson !
À partir de 1729, il y a cette célèbre « révolution corse », issue de la révolte dite « de Cardone » et ce mouvement s’amplifie jusqu’en 1735-1736 époque où le père de Paoli, Hyacinthe, devient l’un des trois « généraux de la Nation Corse » (avec Giafferi et Ceccaldi), lesquels deviennent ensuite les principaux soutiens du roi Théodore.
Celui-ci étant battu en 1736, et contraint à l’exil, ils sont tous trois obligés d’émigrer à leur tour : Ceccaldi en Espagne, Giafferi et Hyacinthe Paoli à Naples (1739), où il débarque avec son fils Pascal, quatorze ans.
A Naples, les jours s’écoulent modestement.
Pascal y réalise une carrière assez médiocre de sous-lieutenant au Real Farnèse au sein duquel il n’a aucune possibilité d’ascension sociale : il n’est pas noble.
Il n’est pas « né », comme on le disait au XVIIIème siècle.
Il n’est pas riche en ces temps de vénalité des offices, des charges et des emplois, y compris militaires.
Il écrit même certaines lettres dans lesquelles il reproche d’ailleurs à son père d’avoir quitté la Corse en disant :
« Tant que vous étiez, Monsieur mon Père, en Corse, vous étiez Général de la Nation, et vous pouviez faire des colonels et maintenant que vous êtes vraiment colonel (colonel du roi de Naples) vous n’êtes pas capable de faire de votre fils un simple lieutenant. »
Pascal reste donc sous-lieutenant et cette carrière médiocre dure jusque dans les années 1753-1755.
Source : Michel Vergé-Franceschi.
Photo : Pascal Paoli par Doyen le Jeune. (1880 d’après un portrait fait de mémoire par Masutti)