AIÒ ZITELLI.
 
AIÒ ZITELLI.

Au cours de la grande guerre, 50 000 Corses combattent comme des « diables », dans l’armée de terre, la marine et l’armée de l’air. 
Mais Georges Clemenceau, ministre de la Guerre en 1914, ex-député (du parti Radical) de Paris en 1870, n’a pas oublié la chute de Sedan que ses amis républicains ont attribué aux corses (Napoléon III !) et à la Corse. 
La haine que porte Clemenceau aux corses ne s’est pas tarie. 
Par « Décret Spécial », Georges Clemenceau va envoyer tous les corse de 17 à 55 ans et les pères de famille jusqu’à 6 enfants au massacre.
Le 173e R.I., entièrement composé de soldats corse, restera 4 ans en première ligne. 
Le 173e R.I sera décimé à plusieurs reprises et il sera reconstitué à chaque fois. 
L’hécatombe pour les corses sera telle que le Maréchal Joffre ironisa non sans cynisme : 
« Les Corses viennent au front par bateaux entiers mais quelques barques seulement suffisent pour les ramener dans leur l’île ». !!!!!

Les corses seront victimes d’injustices et de brimades de la part de la hiérarchie militaire. 
Par exemple, les corses n’avaient qu’une permission tous les 6 mois, au lieu de 3 ou 4 mois pour les autres soldats français. 
Et puis très vite, ce délai sera porté à… une permission par an ! 
Ainsi, les corses ont plus de chances de se faire tuer !
A la fin du conflit, les corses démobilisés sont abandonnés à eux-mêmes… Ils s’entasseront sur le port de Marseille où ils devront payer leur billet de retour au pays.
C’est en 1920 que les quelques rescapés du 173e RI retrouvent enfin leur terre natale.
Le 173e Régiment d'Infanterie : Pertes: 3514 hommes, soit la valeur de son effectif.

Dans un texte écrit en 2000 dans le journal « Le Monde », Michel Rocard, ancien Premier ministre de la France, dira : 
« Pendant la guerre de 14-18, la France a mobilisé en Corse, ce qu’elle n’a jamais osé faire sur le continent, jusqu’aux pères de 6 enfants. De ce fait, en Corse, en 1919, il n’y avait pratiquement plus d’hommes valides pour reprendre les exploitations agricoles. »
Pour la Corse la guerre de 14-18 fut un GÉNOCIDE ! C’est un pan entier du peuple corse que la France a sacrifié, détruit dans cette guerre et la Corse ne peut pas l’oublier.

Durant des décennies, dans de nombreux villages corses, la procession du 15 août sera appelée : Procession des Veuves.

Texte : Ipsofacto.
Photo : Collection Augustin Chiodetti.
 
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